BNP Paribas Factor s’est associé à Altares pour réaliser une première enquête auprès des professionnels du BTP[1] sur leurs problématiques de délais de paiement.
« Le secteur du bâtiment reste particulièrement touché par le non-respect des délais de règlement légaux. En tant qu’expert du financement court terme des entreprises du BTP depuis plus de 20 ans, nous avons souhaité lever le voile sur la réalité des entreprises du secteur, mais aussi présenter des solutions parfois méconnues qui constituent des leviers de compétitivité et de croissance extraordinaires pour les entreprises du secteur, explique Eric Turbot, Directeur Général Délégué au Commerce chez BNP Paribas Factor.
La somme des créances clients pèsent près de 46 milliards d’euros dans les comptes des sociétés du BTP. Ce poste clients représente plus du tiers des actifs des entreprises. Les sociétés du BTP payent leurs fournisseurs sous 40 jours tandis qu’elles encaissent les règlements clients sous 43 jours[2].
« Les sociétés du BTP sont globalement prêteuses, elles financent leurs partenaires par le crédit interentreprises. Le solde commercial, c’est-à-dire la différence entre la somme des factures clients non encaissées et le montant à régler aux fournisseurs, représente 17 jours de chiffre d’affaires. Sur les seules petites sociétés, le solde s’établit à 30 jours de chiffres d’affaires : un mois dehors qui pèse lourd sur les trésoreries des entreprises », précise Thierry Millon, Directeur des études chez Altares.
Une situation particulièrement douloureuse pour les petites sociétés
L’étude souligne également que la situation est encore plus inconfortable pour les TPE. Ces dernières ont été payées à 60 jours depuis 2012, alors que le délai médian sur l’ensemble du BTP est de « seulement » 43 jours. Dans ces conditions, le solde crédit inter-entreprises grimpe à près d’un mois de chiffre d’affaires, soit 11 jours de plus que sur l’ensemble du BTP. Les entreprises des travaux publics sont payées bien au-delà de 60 jours (71 jours en moyenne sur cinq ans), ceux du second œuvre sont à peine mieux lotis avec des délais de 60 jours, tandis que dans le gros œuvre, il faut attendre 55 jours le règlement des factures.
C’est dans les travaux publics que la situation est la plus inconfortable avec 2/3 des règlements clients intervenant au-delà des 60 jours, et seulement un client sur 10 payant sous la barre des 30 jours. Cette situation met en péril de nombreuses trésoreries. L’analyse comparée du taux de survie des entreprises selon le délai client médian est claire : le risque de défaillir augmente avec le délai à encaisser les factures. Sur les 35.820 petites sociétés ayant publié leurs comptes annuels en 2013, 4070 ont depuis mis la clé sous la porte, soit plus d’une sur dix (11,4%). Les sociétés qui parvenaient à être payées dans les 45 jours ont mieux résisté (9,2%) que celles qui devaient attendre plus de 60 jours (13,2%).
Les régions Hauts-de-France, Ile-de-France, PACA et Corse en zone rouge.
Afin d’analyser plus en profondeur la réalité des PME du BTP, l’enquête réalisée avec Altares dresse enfin une cartographie détaillée des délais d’encaissement clients sur le territoire français :
- Cinq régions présentent des délais d’encaissement clients clairement au-dessus des 60 jours : Corse (77,9 j). Ile-de-France (68,5 j), Hauts-de-France (64,5 j), Provence-Alpes-Côte-D’azur (63,8 j) et Auvergne-Rhône-Alpes (63 j).
- C’est dans les Pays-de-la-Loire que les clients sont les plus prompts à régler les entrepreneurs du BTP avec un délai de 50,4 jours.
Les délais de paiement altèrent la trésorerie des entreprises
En complément de l’étude réalisée avec Altares, BNP Paribas Factor s’est associé à Infopro Digital Etudes, institut de sondage du magazine Le Moniteur, pour connaître le vécu et la perception des entrepreneurs du BTP concernant les délais de paiement.
Sur les 503 décideurs du BTP (gros œuvre, second œuvre, travaux publics et paysage) interrogés dans le cadre de cette étude :
- Plus de 70% se déclarent confrontés à des retards dans le paiement de leurs prestations de manière régulière (au moins 1 fois par semaine) ou occasionnelle (au moins 4 fois par an).
- Près d’un quart d’entre eux indiquent que 10 % de leurs factures restent impayées.
- 91 % constatent un impact négatif sur la trésorerie, et 74% sur la rentabilité.
Les conséquences sont lourdes, puisque 40% des entreprises ont dû renoncer ou interrompre un chantier par manque de trésorerie. Parmi ces entreprises en difficulté, 11% ont été même été conduites à licencier du personnel.
Le texte complet du Livre Blanc est disponible auprès de Diana Pluquet dpluquet [at] bnpparibasfactor (dot) fr
Footnotes
- ^ [1] Pour réaliser cette étude quantitative, Altares s’est appuyé sur sa base de bilans qui recense l’ensemble des comptes sociaux de sociétés publiés auprès des greffes des tribunaux, quel que soit la taille des sociétés, que les comptes aient été déposés avec ou sans l’option de confidentialité. Dans le cadre de ce livre blanc, 800 000 bilans, dont 190 000 confidentiels, portant sur les exercices 2012 à 2016 et 2017 ont été analysés.
- ^ [2] En valeur médiane sur cinq ans. Médianes non pondérées des ratios individuels, délais clients nets et solde commercial exprimés en jours de chiffre d’affaires, délais fournisseurs nets exprimés en jours d’achats, solde commercial représenté sur l’échelle de droite
Porte Parole
olivier.durbize [at] bnpparibas (dot) com
Bozana Douriez
Directrice générale de BNP Paribas Factor France
Directrice générale
Titulaire d’une maîtrise de droit international et européen à Paris I Panthéon-Sorbonne, diplômée du Centre d’Études Supérieures de Banque (CESB), Bozana intègre BNP Paribas Factor en 1999 au poste de responsable audit clientèle, avant d’être promue au poste de directrice de la conformité et du contrôle interne (2002). En 2006, elle devient directrice de l’action commerciale et du marketing. À la suite de l’acquisition d’International Trade Partners, elle en devient présidente (novembre 2011). En novembre 2012, elle est nommée directrice générale déléguée de BNP Paribas Factor auprès de Patrick de Villepin, président. Bozana occupe le poste de directrice générale depuis mars 2014 et a été nommée administratrice de la filiale en 2016. Début 2018, elle devient également Responsable du plan Innovation pour le compte du métier Factoring.