Si l’Espagne continue de faire la course en tête (0,7%), la France stagne, en contrecoup d’un T1 robuste (+0,7%). Il faut aussi nuancer la perte de vitesse des dépenses de consommation, dont le recul constant entre avril et juin tient principalement à l’automobile et à l’énergie laissant envisager un nouveau rebond au T3. Les îles britanniques étaient bien plus dynamiques (+0,6% au T2 après +0,4%), une divergence appelée à s’inverser : c’est bien le Royaume-Uni, pas l’UE à 27, qui paiera le prix fort du Brexit, peut-être même dès le T3 si l’on en croit la chute des indicateurs de confiance. Aux Etats-Unis, la croissance accélère, mais moins qu’espéré : +1,2% (taux trimestriel annualisé) après +0,8% au T1. Sur l’ensemble du premier semestre, la zone euro affiche une croissance plus robuste que les Etats-Unis (0,3% contre 0,5%). Compte tenu du différentiel de croissance potentielle, l’Europe fait la course plus largement encore en tête, en réduisant son output gap, alors qu’il ne faisait que se stabiliser aux Etats-Unis… Et en Asie ? Les comptes nationaux japonais ne seront publiés que le 15 août, mais la Banque du Japon a décidé de ne pas attendre. Si les taux et les achats de JGB demeurent inchangés, les acquisitions d’ETF sont quasiment doublées, ce qui pourrait traduire la volonté de la BoJ de limiter l’appréciation du yen.
Alexandra Estiot