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Quel impact pour l’Intelligence Artificielle sur l’économie mondiale ?

Dans une étude récente, les analystes de BNP Paribas CIB - Markets 360 se penchent sur l'impact économique mondial de l'IA et analysent ses répercussions, notamment sur l’inflation, la productivité, et le travail.

Trois impacts majeurs sur l'économie mondiale

Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le développement de l’IA, et tout particulièrement de l'IA générative, a connu une très forte accélération. Les experts de Markets 360 (en anglais) anticipent pour l’avenir trois impacts majeurs :

  • Une augmentation potentielle de la productivité annuelle de 1% d'ici à 2030
  • Une répartition inégale des bénéfices de cette technologie, les pays aux économies  les plus développées étant les mieux placés pour en profiter
  • Une réduction potentielle de l'inflation pouvant atteindre 1% par an.

1. L'intelligence artificielle pourrait accroître la productivité annuelle de 1% à horizon 2030

Historiquement, l’émergence d’une nouvelle technologie a toujours nécessité un temps d’adaptation avant de produire ses effets sur l'économie mondiale. Ainsi, l'invention des ordinateurs personnels dans les années 1970 n'a pas eu d'impact significatif sur la productivité avant les années 1990.

Cependant, plusieurs éléments convergents conduisent les analystes de Markets 360 à estimer que l'adoption de l'IA et son impact sur l'économie se feront sentir beaucoup plus rapidement, très probablement d'ici la fin de la décennie.

  • La vitesse d'adoption des nouvelles technologies s'est accélérée au fil du temps, et se mesure désormais plus en années qu’en décennies. 
  • La digitalisation de l'économie s'est également accélérée de manière significative suite à la crise du Covid, augmentant les capacités de déploiement de l'IA dans l'ensemble de l'économie.
  • Les entreprises intègrent rapidement cette nouvelle technologie et, selon les experts du secteur, elle pourrait être adoptée en masse dans les deux à cinq ans à venir.
  • A l’échelle mondiale, les investissements des entreprises dans l'IA ont été multipliés par plus de 10 au cours de la dernière décennie. Il s'agit généralement d'un bon indicateur des gains de productivité à venir. Un soutien financier important de la part des gouvernements, avec le plan de relance européen NGEU, ou la loi CHIPS des États-Unis, constitue également une incitation à l'investissement à moyen terme.

Au global, malgré les incertitudes qui subsistent sur l’ampleur de son impact potentiel, les analystes anticipent que l'IA pourrait entraîner des gains de productivité de 1% par an d’ici à la fin de la décennie.

2.Les grandes économies mondiales sont les mieux placées pour bénéficier pleinement de l’intelligence artificielle

A moyen et court terme, les bénéfices de l’IA seront probablement inégalement répartis entre les pays.

L’indicateur de préparation à l’IA de Markets 360 suggère que les économies les plus développées tendent à être mieux placées pour exploiter l’IA, Singapour se classant au premier rang, suivi du Royaume-Uni et des États-Unis. Les principaux pays européens et certains pays d’Asie, comme la Chine et la Corée du Sud, suivent immédiatement, tandis que les pays d’Amérique du Sud se situent vers la fin de notre échantillon. 

Grâce à la mondialisation, les économies émergentes ont connu une croissance plus rapide que les économies développées au cours du siècle dernier, entraînant une convergence des niveaux de vie. Des tendances isolationnistes, associée à l’impact inégalement réparti de l’IA, pourrait ralentir le rythme de développement des économies émergentes par rapport aux économies avancées.

3. L’intelligence artificielle pourrait réduire l’inflation de 1% par an

La modélisation macroéconomique des analystes de Markets 360 suggère qu’en augmentant la productivité de 1% par an, l’IA devrait en parallèle réduire l'inflation annuelle de 1%. De nombreux autres facteurs conditionnent cependant les taux d’inflation. 

Les politiques monétaires et fiscales peuvent limiter leur baisse et d'autres tendances structurelles, telles que la démondialisation, la décarbonation et le vieillissement de la population, sont susceptibles d'agir dans le sens inverse et d'exercer une pression à la hausse sur l'inflation. L'impact de l’IA sur l'inflation devrait néanmoins s’accroitre à mesure que les technologies associées s’améliorent et que son adoption se diffuse.

Compte tenu du différentiel de diffusion de l'IA, la disparité de situation entre les pays pourrait être importante. Au global, l'impact désinflationniste devrait être plus important sur les marchés développés, y compris la Chine, que sur les marchés émergents.

Alors que la mondialisation a principalement réduit les pressions sur les prix des produits manufacturés, l'IA devrait de son côté entrainer une baisse du prix des services. Aux États-Unis, les analystes de Markets 360 estiment que celle-ci pourrait contribuer aux deux tiers du recul de l'inflation qu’ils prévoient pour la décennie à venir. Toutefois, le calendrier de cet effet désinflationniste est incertain, d'autres forces étant comme mentionné susceptibles de jouer dans l'autre sens.

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Cet article a été traduit de l'anglais.  Cliquez sur le lien pour l'article source et ses illustrations : The global economic impact of AI - BNP Paribas CIB

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