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L'économie circulaire, indispensable composante d’un avenir plus durable

L'économie circulaire est un élément central de toute stratégie d’entreprise visant le "net zero". Comment celles-ci peuvent-elle l’intégrer pour réinventer leurs activités dans une perspective de développement plus durable

Quels défis et opportunités pour la transition vers une économie plus circulaire ?

L'économie circulaire vise à équilibrer l'extraction, l'utilisation et la consommation de ressources limitées. Il s'agit d'adapter l'activité économique à la réalité des usages, de gérer les chaînes d'approvisionnement, d'adopter la réutilisation et le recyclage, de prolonger la durée de vie des biens. Partout dans le monde et dans tous les secteurs, des entreprises réagissent et réinventent leur modèle économique.  

A l’occasion d’un récent forum ESG organisé par BNP Paribas, une table ronde animée par Craig Leeson (A Plastic Ocean et The Last Glaciers (références en anglais)), réalisateur primé et partenaire de BNP Paribas en matière de développement durable, a réuni des experts des secteurs des matériaux de construction et de la distribution alimentaire, et des investisseurs. Ensemble, ils ont détaillé les modalités de leur transition vers une économie plus circulaire.

Construire un avenir durable

Les secteurs des matériaux de construction et de la promotion immobilière sont responsables d’environ 40 % des émissions de CO2 chaque année, la majeure partie provenant de la consommation d’énergie des bâtiments pour l’éclairage, le chauffage et la climatisation. En conséquence, les matériaux utilisés dans la construction et la rénovation peuvent jouer un rôle crucial dans l’amélioration de l’efficacité énergétique afin de réduire l’empreinte environnementale. Selon Fabienne Grall, directrice de la responsabilité sociale et de la fondation de Saint-Gobain, l’adoption d’un état d’esprit axé sur l’économie circulaire est essentielle pour décarboner l’industrie. Pour Saint-Gobain, cela se traduit par un engagement à optimiser l’utilisation des ressources et à éliminer les matières premières non recyclables afin de promouvoir un modèle économique plus respectueux des ressources naturelles et de la biodiversité.

Une approche holistique pour la transformation 

Transformer la façon dont les bâtiments sont conçus et construits sera vital dans le cadre d’une nouvelle économie circulaire nette zéro. Le groupe de construction français s’emploie à réduire sa dépendance aux matières premières vierges pour tous les produits, en diminuant l’intensité des ressources des solutions et en travaillant avec les fournisseurs et les parties prenantes pour développer une fabrication et des chaînes de valeur durables. Concrètement, cela se traduit par le développement de verre éco-conçu, de nouvelles formulations à faible teneur en carbone remplaçant le ciment et le sable dans le béton, et le développement de constructions plus légères. 

Objectif, zéro déchet non valorisé

Dans le cadre de son financement lié au développement durable, Saint-Gobain s’est fixé un objectif ambitieux : zéro déchet non valorisé. Il s’agit de l’un des quatre indicateurs clés de performance (KPI) définis dans ce cadre, qui contribue aux objectifs de développement durable 6, 12 et 13 des Nations unies, ainsi qu’à l’objectif environnemental de l’UE « Transition vers une économie circulaire ». 

« L’économie circulaire est cruciale pour notre secteur et constitue une priorité essentielle pour nous, c’est pourquoi nous faisons évoluer nos produits et nos solutions. Cette année, nous avons franchi une étape importante : le lancement de notre première production de verre à zéro scope 1 et 2. Cela signifie un changement profond tout au long de la chaîne de valeur, l’évolution de notre réseau pour s’assurer que le verre est collecté et ensuite dirigé vers le bon processus de traitement, le recyclage à un niveau élevé pour créer de nouvelles matières premières »
Fabienne Grall, directrice de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de la Fondation, Saint-Gobain.

BNP Paribas a accordé en 2022 à Saint-Gobain un prêt à cinq ans lié au développement durable, le premier financement de ce type pour le groupe.

Les groupes de distribution alimentaire jouent un rôle crucial

L’écosystème alimentaire mondial est quant à lui responsable d'environ 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le secteur de la distribution alimentaire a donc un rôle particulier à jouer dans la transition vers le zéro émission. Groupe de distribution alimentaire basé en Europe et fortement implanté aux États-Unis, Ahold-Delhaize se mobilise pour intégrer les défis du secteur.  

Le groupe a mis en place des objectifs ambitieux de réduction des déchets alimentaires dans ses propres activités. Membre fondateur de l'initiative 10x20x30 Food Loss and Waste Initiative, il a déjà réduit de 33 % ses déchets alimentaires depuis 2016 et s'est engagé à atteindre une série d'objectifs de performance en matière de développement durable.

"Chez Ahold-Delhaize, notre approche se concentre sur deux priorités : la santé des personnes et celle de la planète. Pour réaliser nos ambitions, nous adoptons une approche traditionnelle de réduction, de réutilisation et de recyclage, soutenue par une série d'objectifs ambitieux de réduction des emballages plastiques et des déchets alimentaires. Pour cela, nous avons par exemple recours à une technologie de brumisation sèche dans nos rayons pour prolonger la durée de conservation des fruits et légumes. Nos marques distrubuent autant que possible de la nourriture aux banques alimentaires afin qu’elle ne soit pas perdue. Et lorsque cela n'est pas possible, nous suivons la hiérarchie alimentaire du protocole "Food Loss and Waste" qui comprend l'alimentation animale, l'utilisation industrielle, le compostage et l'incinération/la mise en décharge." 
Harm-Jan Pietersen, directeur de la stratégie et de l'engagement ESG chez Ahold-Delhaize

BNP Paribas a agi en tant que co-teneur de livre pour une série d'émissions obligataires par Ahold-Delhaize, y compris son SLB inaugural intégrant un objectif de réduction des déchets alimentaires de 32% en 2025 par rapport à une base de référence de 2016. Sa récente émission inaugurale de 500 millions d'euros d'obligations vertes a renforcé l'alignement continu de la stratégie de financement de l'entreprise sur sa stratégie de développement durable.

Soutenir les petites et moyennes entreprises

En novembre 2021, la Cassa Depositi e Prestiti, (l'institution nationale italienne de promotion), a annoncé un nouveau plan stratégique pour soutenir la relance de l'économie italienne avec des initiatives axées sur les zones locales et les entreprises ayant un impact économique, social et environnemental significatif, tout en introduisant l'ESG comme un élément clé dans leurs critères d'investissement et de financement. Les petites et moyennes entreprises sont essentielles à l'économie italienne.

 Constituant environ 80 % de la main-d'œuvre italienne dans les secteurs de l'industrie et des services, elles auront besoin du soutien des secteurs public et privé pour organiser leur transition, se conformer aux objectifs de durabilité et veiller à ce que leurs activités restent pertinentes pour l'avenir. 

En 2022, la Cassa Depositi e Prestiti a accordé plus de 120 milliards d'euros de prêts et investi plus de 27 milliards d'euros en fonds propres. Dans le cadre de sa nouvelle mission, qui consiste à "jouer un rôle décisif dans la croissance et le développement durable de l'Italie", elle s'est engagée à investir 65 milliards d'euros, ainsi qu'un montant équivalent provenant de tiers, sur la période 2022/2024.

"Les petites et moyennes entreprises constituent l'épine dorsale de l'économie italienne. Alors que les grandes entreprises ont déjà entamé leur transition vers une économie circulaire, les petites entreprises auront besoin d'aide, notamment pour gérer leurs approvisionnements - c'est là que nous intervenons. Dans le cadre de sa mission de promotion du développement durable en Italie, la Cassa Depositi e Prestiti peut jouer un rôle central dans la mise en œuvre de l'économie circulaire, tout en attirant des capitaux supplémentaires de la part de tiers et de co-financeurs et en engageant toutes les parties prenantes dans ce mouvement."
Fabio Massoli, directeur financier de Cassa Depositi e Prestiti

BNP Paribas a agi en tant que chef de file et arrangeur unique pour la première opération « repo » de la Cassa Depositi e Prestiti liée à des objectifs de développement durable. La banque a également conseillé la Cassa Depositi e Prestiti dans le cadre d'autres émissions, notamment sa dernière émission d'obligations liées au développement durable.


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