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Epargner pour sa retraite : quelle stratégie adopter ?

Publié le 05.12.2024

Selon le baromètre 2024 du Cercle des épargnants sur "Les Français, l’épargne et la retraite", 66 % de nos concitoyens s’inquiètent de l’avenir du système de retraite. Un constat qui se double d’un certain pragmatisme : près de 9 Français sur 10 pensent que l’épargne retraite individuelle figure parmi les solutions à privilégier pour compléter leur pension. Encore faut-il disposer des informations adéquates pour construire une stratégie d’épargne pertinente. L’appui de son conseiller bancaire apparaît incontournable.

Près de 50 % : c’est le taux de croissance du nombre de retraités du régime général au cours des 20 dernières années. Plusieurs facteurs expliquent ce chiffre : l’augmentation régulière de la population active au cours du 20e siècle, l’allongement de la durée de vie, ou encore l’arrivée à l’âge de la retraite d’une génération entière de baby-boomers. 

Pour maintenir l’équilibre du système de retraite, fondé sur la solidarité intergénérationnelle – les cotisations versées par les actifs financent les pensions des retraités –, les gouvernements successifs ont enchaîné les réformes depuis 2003. Parmi les principaux leviers utilisés, l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ à la retraite figurent en bonne place. La dernière réforme en date, entrée en vigueur en septembre 2023, recule ainsi l’âge légal de départ à 64 ans, avec une durée minimale de cotisations de 172 trimestres pour une pension de retraite dite « à taux plein ». 

Le taux de remplacement : un indicateur crucial

Pour autant, l’équilibre financier du système français de retraite reste précaire : le rapport 2024 du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pointe un retour au déficit ces prochaines années en raison de plusieurs facteurs : l'évolution de la population, la croissance économique faible ou bien l’augmentation de l'espérance de vie. Le déficit du système des retraites pourrait s’étendre jusqu’en 2070, selon ses projections. Surtout, le COR indique une baisse continue du taux de remplacement, c’est-à-dire le rapport entre le montant net de la pension de retraite et le dernier salaire net. Ainsi, selon le système de retraite actuel, un salarié non-cadre né en 2000 ne toucherait plus que 66 % de son dernier salaire en 2070, contre 75 % pour son homologue né en 1950. 

Si ce constat concerne l’ensemble des régimes (salarié(e)s, indépendant(e)s, professions libérales), les cadres se voient particulièrement pénalisés en raison du mécanisme de plafonnement de l’assiette de cotisation du régime de base (plafond annuel de la Sécurité Sociale de 46 368 € en 2024), même s’il est en partie compensé par celui de son régime complémentaire. Concrètement, si l’on prend l’exemple d’une femme cadre de 35 ans (née en octobre 1989), 1 enfant, qui travaille depuis ses 24 ans, gagne actuellement 45 000 euros brut par an et partira à taux plein à 64 ans et 3 mois, son  taux de remplacement s’élèvera à seulement 61 %. Autrement dit, sa pension de retraite nette ne couvrira que 61 % de son dernier revenu professionnel estimé.

[Estimation réalisée sur le site La retraite en clair]

Un sentiment d’inquiétude généralisé

Dans ce contexte de réformes récurrentes et de baisse continue de leurs droits à la retraite, rien d’étonnant à ce que les Français expriment de l’inquiétude. Certes, selon la récente étude Opinionway-Carac réalisée auprès de personnes retraitées de moins de 75 ans, 89 % d’entre elles associent spontanément la retraite avec des notions positives comme la liberté et le repos. Mais dans le même temps, 56 % des personnes interrogées évoquent une perte de pouvoir d’achat. Un chiffre corroboré par le baromètre 2024 Ipsos / Le Cercle des épargnants, selon lequel plus d’un(e) non-retraité(e) sur deux estime que ses ressources ne seront pas suffisantes pour vivre correctement à l’issue de sa vie active. 

Le casse-tête du calcul de sa pension

Ce sentiment est d’autant plus prégnant que plus de la moitié des actifs s’estiment mal informés sur le fonctionnement du système de retraite, toujours selon le Cercle des Épargnants. Incontestablement, celui-ci est complexe : entre les spécificités de chaque régime (salariés du privé, fonctionnaires, indépendants, professions libérales), la coexistence de retraites de base et complémentaires, le plafonnement des cotisations, les mécanismes de surcote ou de décote, etc., estimer de manière précise son futur niveau de vie relève de la gageure. À cela s’ajoutent des carrières de moins en moins linéaires qui compliquent encore l’équation. Aujourd’hui, il devient courant d’alterner des périodes de chômage, de travail à l’étranger, de reconversion professionnelle, ou encore d’évoluer entre le statut d’indépendant et celui de salarié. Sans oublier les épisodes de temps partiel ou d’inactivité liés à la parentalité. Autant de situations synonymes de cotisations à de multiples caisses de retraite et de fluctuations des droits acquis

Nous assistons a une prise de conscience croissante des français de La nécessité d’épargner régulièrement tout au long de sa vie pour avoir une retraite « correcte ».

Une prise de conscience qui démarre de plus en plus tôt

On l’aura compris : à l’heure de la retraite, la diminution de ses revenus est inévitable. L’important est de s’y préparer très en amont, en réfléchissant aux différents moyens de compléter sa pension. Ce constat est partagé par de plus en plus de Français, comme l’observe Nathalie Mandrile, responsable expertise Epargne au sein du pôle Investment & Protection Services (IPS) du groupe BNP Paribas.  « Nous assistons depuis une quinzaine d’années à une prise de conscience croissante de la part des Français de la nécessité d’épargner régulièrement tout au long de sa vie pour avoir une retraite « correcte ». Cette tendance touche à présent aussi les jeunes actifs :  46 % des 25-34 ans* déclarent ainsi d’ores et déjà épargner régulièrement pour leur retraite future. »

Et parmi les solutions privilégiées, près de 9 Français sur 10 placent l’épargne retraite individuelle en tête, toujours selon le Cercle des Épargnants.

*Source : Baromètre Assurances de BPCE L’Observatoire mars 2024

Épargner, oui mais comment ? 

Dans les faits, l’idéal est de commencer à épargner dès le début de sa vie active, même si une partie seulement de cette épargne concerne la retraite. « L’important est de le garder en ligne de mire », précise Nathalie Mandrile, qui souligne toutefois les difficultés rencontrées par certains ménages pour le mettre en pratique. D’après le Cercle des Épargnants, 52 % des Français détenteurs d’un produit d’épargne (livrets en tête) ont pour motivation une sécurité financière en cas de coup dur - l’épargne de précaution -, 26 % seulement d’entre eux citent un complément de revenu à la retraite. 

Si les épargnants français ont la chance d’avoir accès à un large choix de produits de placement (livrets, PER, assurance-vie, PEA, immobilier, pierre-papier, …), tout l’enjeu réside dans le choix du bon support en fonction de sa situation, de ses aspirations et de son âge. « À l’évidence, il n’est pas pertinent d’ouvrir un Plan d’Épargne Retraite (PER) à 25 ans, explique Nathalie Mandrile. On peut commencer à constituer son patrimoine via d’autres supports comme les livrets d’épargne, l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne en Actions (PEA), par exemple. Et par ailleurs, étudier les possibilités d’acquérir un bien immobilier pour en faire sa résidence principale : devenir propriétaire participe à la préparation de sa retraite. »  

Les dispositifs d’épargne salariale et de retraite collective proposés par les entreprises permettent en outre aux salariés de se constituer une épargne à moyen-long terme et de compléter le financement de leur retraite dans un cadre fiscal et social avantageux. Ces dispositifs se composent d’un plan d’épargne entreprise (PEE), d’un plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (PERECO) et d’un plan d’épargne retraite obligatoire (PERO).

Épargne retraite : le coup de pouce bienvenu de l’employeur 

Les dispositifs d’épargne d'entreprise, qui incluent des enveloppes dédiées à l’épargne retraite (PERECO, PERO) constituent  en outre un levier d’attraction et de fidélisation des salariés. Dans un contexte de tensions permanentes sur notre système de retraite, ils contribuent à établir une relation solide et pérenne entre employeurs et collaborateurs tout en renforçant la sécurité financière de ces derniers. Ils suscitent également l’engagement des salariés envers leur entreprise, notamment à travers la mise à disposition de fonds d’investissement intégrant des critères sociaux et environnementaux.

Grâce à des offres clé en main capables de répondre aux spécificités de chaque entreprise, de la TPE au grand groupe, le métier Épargne & Retraite Entreprises (ERE) de BNP Paribas figure parmi les leaders du marché. Il accompagne près de 26 000 entreprises et plus de 1,6 million d’épargnants. Il propose une large gamme de solutions financières dont des fonds labellisés ISR, CIES* et des fonds solidaires** labellisés Finansol, permettant de donner du sens à l’épargne des salariés et met à disposition de ces derniers de nombreux outils pédagogiques et pratiques comme des simulateurs d’optimisation fiscale et d’abondement. Enfin, sa plateforme digitale Mon Épargne Entreprise leur permet de suivre leurs avoirs en temps réel et de simuler leurs revenus de fin de carrière.

* CIES : Comité intersyndical de l’épargne salariale

** Ces fonds investissent 5 à 10 % (15% au 1er janvier 2025), de leurs actifs dans des structures à impact social et/ou environnemental issues de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).

Le conseiller bancaire, interlocuteur privilégié

Pour construire leur stratégie de financement de sa retraite, les Français identifient leur conseiller bancaire comme l’interlocuteur privilégié, comme le confirme le baromètre du Cercle des Épargnants : quand il s’agit de préparer leur retraite, 42 % des Français disent faire confiance à leur banquier davantage qu’à d’autres interlocuteurs professionnels (Conseillers en Gestion de Patrimoine indépendants, assureurs, employeur, courtier…). 

Le choix gagnant ? « Sans hésiter, le duo assurance-vie / PER, répond Nathalie Mandrile. Véritable couteau suisse, la première est depuis longtemps plébiscitée par les Français : elle permet d’investir à son rythme sur le long terme tout en disposant de son argent à tout moment, sans compter une fiscalité avantageuse au bout de huit ans. Quant au second, il bénéficie d'une notoriété croissante depuis plusieurs années, puisque 66 % des Français le connaissent aujourd’hui. Il a réussi à lever les blocages psychologiques qui freinaient l’adoption des produits dédiés à cette épargne, en offrant la capacité de disposer de son épargne en capital, en rente, ou les deux, à l’âge de la retraite. » Une souplesse adaptée aux besoins particuliers de la dernière partie de la vie. 

Pour compléter ce volet financier, il est indispensable d’effectuer des bilans de retraite réguliers avec son employeur et avec l’Assurance retraite et ce, dès l’âge de 45 ans. Ils permettront de vérifier que toutes les périodes de cotisation ont bien été comptabilisées et d’affiner les projections sur le montant de la future pension. Les demandes éventuelles de régularisation de son relevé de carrière peuvent être faites à partir de 55 ans. « Il n’est pas toujours facile de se confronter à ces sujets à l’avance, mais cela permet de s’y préparer et de réfléchir sereinement à ses véritables envies et priorités pour cette deuxième partie de vie », conclut Nathalie Mandrile

Pour construire leur stratégie de financement de sa retraite, les Français identifient leur conseiller bancaire comme l’interlocuteur privilégié.

Plus d’1 retraité sur 2 est mécontent de son niveau de pension

Fin 2023, l’institut OpinionWay a mené pour le compte de la Carac (Mutuelle d’épargne, de retraite et prévoyance) un sondage auprès d’un millier de personnes retraitées de 55 à 75 ans.  Niveau de vie actuel, préparation de la retraite, conseils aux jeunes générations…Tour d’horizon des réponses recueillies sur quelques sujets majeurs.

  • 66 % : c’est le montant moyen de la pension perçue par rapport au dernier revenu d’activité
  • 56 % ont économisé pour leur retraite (67 325 € d’épargne dédiée, en moyenne).
  • 11 ans avant le départ en retraite : c’est la date à laquelle la moitié d’entre eux ont commencé à se préparer.
  • 40 ans : c’est l’âge auquel ils conseilleraient à leurs enfants de le faire, le PER étant cité à 44 % comme une des solutions à utiliser, à égalité avec le livret A ou le PEE.
Lire les résultats-clés de ce sondage

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