Comment les équipes de la Banque Commerciale en France de BNP Paribas accompagnent la transition des clients entreprises vers une économie durable et bas carbone

Dorothée Julliand : Pour accompagner nos clients dans leur démarche RSE nous avons développé une offre complète, de conseil et de financement, qui s'appuie à la fois sur le modèle intégré de BNP Paribas avec nos filiales, mais également sur nos partenaires sélectionnés dans le cadre de nos offres extra bancaires, ou beyond banking.  Les offres de financements durables de la Banque Commerciale en France se décomposent en 2 grandes familles :

1. Les prêts qui financent des investissements, actifs ou projets, qui contribuent directement à la transition environnementale (comme l’offre Crédit Green),
2. Les prêts qui financent tout type d’investissement de l’entreprise, et qui intègrent des critères ESG, avec des objectifs d’amélioration pour l’entreprise. Ce sont les « sustainability linked loan » ou SLL, ainsi que nos financements à "Impact et Décarbonation" que nous allons détailler. Notre équipe intervient également pour structurer les SLL, qui se développent très fortement sur le marché de la dette privée. Nous intervenons alors aux cotés de nos équipes des financements structurés pour définir avec le client, les critères ESG pertinents et leur trajectoire. 

Dorothée Julliand : Comme pour le Financement à Impact, tous les projets sont éligibles au Financement Décarbonation, à l'exclusion des investissements qui pourraient porter préjudice à l'un des six objectifs climatiques et environnementaux de l’UE. Nous pouvons par exemple aussi bien financer une croissance externe, que des travaux d’aménagement.

Dorothée Julliand : Rappelons le contexte réglementaire. Depuis janvier 2024, la directive de l’UE  sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD/ Corporate Sustainability Reporting Directive) oblige progressivement les entreprises à communiquer leurs données ESG, dont leur bilan GES. Les entreprises concernées doivent évaluer les risques auxquels elles sont exposées en matière de durabilité, mais aussi leur impact sur la société et leur environnement.
Mais au-delà de la réglementation, il est important pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, de mesurer leur empreinte carbone. En effet, c’est une donnée qui devient clé pour leurs clients, et qui est de plus en plus demandée, dans les appels d’offre par exemple. C’est pourquoi nous avions déjà noué des partenariats avec des acteurs spécialisés que nous recommandons à nos clients depuis 2 ans. Dans le cadre de notre produit Financement Décarbonation, nous demandons à l’entreprise de réaliser son bilan GES sur les 3 scopes*, et de s’engager sur une trajectoire de réduction que nous avons fixée. Il existe deux méthodologies du bilan carbone pour mesurer ses émissions de GES* :

1. Méthodologie française de l’ADEME (L'Agence de la transition écologique)
2. GHG Protocol, la référence internationale. C’est celle qui sera appliquée par nos clients dans le cadre de CSRD évoquée plus haut.

Dorothée Julliand : Les entreprises qui souscrivent à un Financement Décarbonation s’engagent à nous transmettre chaque année leur bilan carbone certifié. Nous proposons à nos clients de s’engager sur une trajectoire de réduction de 4,6% par an sur la base de l’année de référence.

•  Pourquoi ce taux de 4,6% ?

Dorothée Julliand : Ce taux n’a pas été choisi au hasard ! Nous avons établi la trajectoire, qui s’applique sur les 3 scopes, avec nos experts internes, en fonction de référentiels internationaux (comme celui de la SBTi -Science Based Target Initiative) et des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 de l'Union Européenne.
Notre objectif est bien que cette trajectoire soit acceptable pour les PME et ETI, tout en étant ambitieuse ! Comme pour le Financement à Impact, si l’objectif est atteint, il y a une bonification avec une réduction du taux initial de 0,10% l’année suivante. Notre démarche est incitative et dans le cas où l’objectif n’est pas atteint, pas de malus : le taux d’intérêt initial est maintenu l’année suivante. Toutefois, pour les entreprises qui ne respecteraient pas leur engagement de transmettre leur bilan carbone annuel, une pénalité de 5 points de base sera appliquée à la date anniversaire.