NatureMetrics, évaluer son impact sur la biodiversité
Dix ans plus tard, son ambition est en train de devenir réalité. La solution de mesure de la biodiversité de NatureMetrics est de plus en plus exhaustive et généralisée, sa plate-forme numérique est facile à utiliser et fournit de précieuses informations sur des écosystèmes entiers. Elle permet de rendre des comptes sur l’impact que l’on a sur la nature, de prendre des mesures correctives et d'assurer un suivi dans le temps.
Grâce à son partenariat avec BNP Paribas, NatureMetrics a pu amplifier son impact en permettant à un public beaucoup plus large de bénéficier de sa solution révolutionnaire. La « naturetech » contribue ainsi de façon encore plus décisive à préserver l'environnement, alors que, après des décennies de déclin de la biodiversité, seulement 23 % des espèces vivant sur la planète et 16 % des habitats existants sont en bonne santé. Cet objectif est essentiel, car plus de la moitié du PIB mondial dépend directement de la bonne santé des écosystèmes (l'autre moitié en dépend indirectement), mais aussi parce que la biodiversité constitue le fondement même de la civilisation humaine.
« Nous étions à la recherche d’investisseurs en phase avec notre mission et engagés en faveur de l’amélioration de l'état de la nature », explique K. Bruce, pour qui BNP Paribas représente une institution financière de premier plan dans le domaine de l'environnement. « Nous ne voulions pas seulement lever des fonds. Nous cherchons aussi à acquérir de la crédibilité, la possibilité de tester nos idées et de comprendre comment les adapter aux besoins des marchés que nous cherchions à pénétrer », explique-t-elle.
L’ADN environnemental (ADNe), une technologie qui change la donne
Les méthodes traditionnelles de mesure de la biodiversité sont chronophages et coûteuses, car elles reposent sur l'observation directe et le suivi manuel de chaque espèce. La méthode révolutionnaire développée par NatureMetrics permet de gagner des mois et de réduire drastiquement les coûts, en facilitant la collecte de données et en créant une solution évolutive capable de suivre l’état de la biodiversité.
La solution de NatureMetrics éclipse également les méthodes traditionnelles sur un autre point : ces dernières « ne s'intéressent qu'à la couche superficielle de la biodiversité, les grandes choses qui sont faciles à voir. Or, ce qui contribue réellement au fonctionnement de nos écosystèmes, est souvent minuscule. Ce sont les insectes, les micro-organismes, les champignons et toute cette vie que nous n’observons pas. La partie invisible de la biodiversité est souvent la plus importante », ajoute K. Bruce.
Les échantillons d’eau ou de terre sont collectés localement à l'aide de kits très simples d’utilisation, puis ils sont envoyés au laboratoire de NatureMetrics, où des scientifiques identifient les espèces présentes afin d'évaluer la santé de l’écosystème concerné. Au lieu de rechercher l'ADN d'organismes individuels, NatureMetrics exploite la technologie de l'ADN environnemental (ADNe) pour retracer et analyser les traces de chaque organisme vivant jusqu'aux bactéries et champignons invisibles, reflétant ainsi la santé d'un écosystème le plus précisément possible.
« L'ADNe change la donne pour l'industrie et NatureMetrics maîtrise l'utilisation de cette technologie. Mais ce qui a fait la différence pour nous, c’était sa vision d’utiliser l'outil numérique », explique Olivier Warnan, partner au sein du fonds Solar Impulse Venture Fund (SIVF) de BNP Paribas, et qui a investi dans NatureMetrics en 2022. Dédié aux technologies innovantes au service de la transition écologique, ce fonds a ainsi réalisé son tout premier investissement, géré dans la lignée du modèle d'investissement cleantech de BNP Paribas.
« Tout est question de précision et de fiabilité des données. En utilisant l'ADN environnemental, on peut se lancer sur le marché en proposant des données fiables... La nature sera le prochain carbone », ajoute-t-il, pointant le fait que les entreprises devront bientôt rendre des comptes, preuves à l’appui, sur leur impact sur la biodiversité, alors qu’elles sont déjà tenues de communiquer des données chiffrées relatives à leur empreinte carbone.
Les fonds investis par SIVF dans NatureMetrics ont permis à la naturetech de changer d’échelle, de développer son produit et son business model, d’identifier de nouvelles opportunités de marché et de gagner de nouveaux clients, notamment parmi les entreprises, de plus en plus préoccupées par la l’état de la biodiversité. Depuis 2022, NatureMetrics a adopté un modèle d'abonnement, avec le lancement de sa plate-forme numérique, le premier service au monde de suivi des performances de la nature reposant sur la technologie de l’ADNe et permettant aux clients d’utiliser leurs données avec un tableau de bord digital très intuitif.
Rendre la technologie accessible au plus grand nombre
« BNP Paribas nous a apporté une aide précieuse quand nous avons voulu mettre au point l'application commerciale de notre technologie pour les entreprises et les organisations qui commencent à mesurer leur impact sur la nature pour la première fois », explique Dimple Patel, CEO de NatureMetrics. « Nous sortons la technologie de l'ADN environnemental du monde des laboratoires pour la faire évoluer bien au-delà des projets de préservation et de réhabilitation. Nous la rendons commercialement viable, et utilisable dans de multiples secteurs d'activité. »
En 2024, NatureMetrics réalisera une nouvelle levée de fonds avec l’appui de BNP Paribas pour continuer son expansion, en particulier en Amérique du Nord, et pour accroître son utilisation de l'imagerie satellitaire et de la bioacoustique. La société prévoit aussi d'embaucher davantage de data scientists et d'experts en IA pour agréger et synthétiser les données sur la biodiversité - sur les espèces et sur les habitats - afin de « bâtir une vision plus exhaustive et holistique de la biodiversité à travers le monde », selon D. Patel.
En rendant sa technologie plus accessible, NatureMetrics, a aujourd’hui plus de 500 clients présents dans 100 pays, dont des multinationales comme Anglo American et Nestlé, ainsi que des ONG, des groupes spécialisés dans la réhabilitation de la faune et de la flore, et des experts en ESG. Mais K. Bruce pense que pour les entreprises, ce n'est qu'un début car la mesure de la biodiversité devient un sujet de plus en plus important pour elles.