L’AMF opère cette étude tous les 2 ans avec l’institut de sondage OpinionWay. La dernière*, publiée en juillet en 2023, montre que la connaissance et l’intérêt des Français pour les placements responsables ont progressé par rapport à la précédente enquête de juin 2021.
*Etude OpinionWay pour l'AMF réalisée en avril 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 2001 individus âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française adulte (constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de région et de catégorie socio-professionnelle).
Un intérêt grandissant pour les placements responsables
Cette étude montre qu'un nombre croissant de Français connaissent :
- l’existence de placements responsables ou durables (66 % versus 62 % en 2021),
- l’Investissement Socialement Responsable (50 % versus 47 %),
- les critères ESG - Environnement, Sociaux et de Gouvernance – (49 % versus 44 %)
- les labels tels ISR et GREENFIN (31 % versus 29 %).
Des connaissances en progrès... mais à renforcer
Même si elle progresse, cette connaissance reste floue : seul 1 sondé sur 8 (environ 13 %) déclare avoir une connaissance précise de ces placements, de leurs différences dans leurs objectifs et dans leurs modalités d’investissement.
De même, la connaissance des règlementations européennes sur la finance durable – Taxonomie et SFDR - est perfectible : 26 % déclarent connaître la Taxonomie (mais 19 % vaguement et 7 % précisément), 24 % la SFDR et seulement 16 % la distinction SFDR entre les fonds « Article 8 » (prenant en compte les critères environnementaux et/ou sociaux) et « Article 9 » (ayant un objectif d’investissement durable).
L’intention d’épargner responsable n’est pas toujours suivie d’action
Même si 44 % des sondés pensent que les placements responsables ou durables sont intéressants à plusieurs titres, seulement 19 % (près d’1 sur 5) déclarent posséder au moins un placement « en lien avec le développement durable » (en hausse de 2 points par rapport à 2021).
Il s'agit concrètement :
- de fonds diversifiés en actions et/ou en obligations (FCP, Sicav, ETF),
- de fonds immobiliers (SCPI, OPCI, etc.)
- d’actions individuelles ou d’obligations d’entreprises considérées comme responsables
- … mais aussi d’un livret de développement durable et solidaire (LDSS).
En retirant le livret d’épargne réglementée LDDS - qui sert principalement à financer des prêts aux petites et moyennes entreprises et ne constitue pas un placement responsable investi en instruments financiers -, le taux de détention de placements responsable s’élève à 13 % - soit 1 Français sur 8.
Les placements responsables encore minoritaires dans l’épargne totale
La part des placements responsables dans l’épargne totale de ces épargnants détenteurs reste minoritaire : entre 10 % (ou moins) et 50 % pour les ¾ d’entre eux. Seulement 1 détenteur sur 7 environ déclare avoir choisi d’investir plus de la moitié de son épargne dans des placements responsables.
Des détenteurs plus jeunes, aux revenus et aux patrimoines financiers plus élevés
Qui sont les souscripteurs de ces placements responsables ? Ils sont des hommes en majorité (3 sur 5 environ), 1 sur 3 a moins de 35 ans, la moitié sont des CSP +, avec des revenus annuels supérieurs à 40 000 euros et détiennent en moyenne 3 produits financiers ; et plus de 6 sur 10 ont des patrimoines financiers supérieurs à 30 000 euros.
Des souscriptions largement majoritaires auprès des Banques & Assurances
La souscription de ces produits responsables se fait en très large majorité auprès des banques (90 %) et/ou des compagnies d’assurances (21%), et/ou assez peu dans d’autres organismes (entre 2 et 5 %). Les fonds les plus souscrits sont les fonds thématiques environnementaux (51 %).
Des attentes d’information fortes des épargnants
Seuls 28 % des sondés non-détenteurs de placements responsables envisagent de placer une partie de l’épargne dans un ou plusieurs placements responsables, plutôt à court ou moyen-terme, compte tenu des incertitudes et des dépenses du quotidien.
Leurs critères prioritaires pour sauter le pas ? Des placements thématiques « verts », ou respectant tous les critères ESG ; aussi rentables que les placements traditionnels, avec un niveau de risque équivalent ; délivrant des informations compréhensibles et chiffrées sur toutes ces données, y compris l’impact de ces investissements sur l’environnement et la société (mesure de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la création d'emplois, ...) ; avec une garantie que le placement n’investit pas dans des secteurs dont l'activité est jugée incompatible avec les objectifs du développement durable.
Les conseillers plébiscités
Les conseillers (Banque, Assurance, Conseiller indépendant en Gestion de Patrimoine), sont les premiers interlocuteurs vers lesquels les épargnants se tournent pour s’informer en matière de placements financiers responsables. 1/3 se renseignent seuls toutefois via la presse - financière et généraliste - et les sites internet spécialisés sur les placements ou les investissements en bourse.
Les épargnants français sont en attente d’échanges pédagogiques et transparents avec leur conseiller sur
- le type de placements responsables,
- la part d’épargne à investir,
- les avantages et inconvénients de ce type de placements,
- leur impact concret et mesuré sur l’environnement et/ou la société (crainte du greenwashing),
- ainsi qu’une réassurance sur le niveau de performance et de risque en comparaison avec des placements moins responsables.
Un intérêt plus marqué des moins de 35 ans
des moins de 35 ans (et 61 % des 18-24 ans) pensent que les placements responsables sont "intéressants",
alors que la proportion moyenne des personnes interrogées sur ce point dans l'enquête est de 44 %.
des moins de 35 ans envisagent de consacrer une partie de leur épargne à des placements responsables, à court ou moyen-terme
versus 15 % pour les plus de 65 ans.
des récents souscripteurs de fonds diversifiés responsables sont des femmes de moins de 35 ans.
Ces nouveaux souscripteurs ont commencé à investir dans ces fonds en 2022 ou 2023.