Qu'entend-on par “biodiversité” ?
La biodiversité est un terme très vaste! Lorsque l’on parle de biodiversité, on évoque aussi parfois le terme de « capital naturel ». C'est une façon de considérer l'environnement d'un point de vue “économique”: la nature serait ainsi un « stock » de composants à la fois vivants et non vivants. La biodiversité englobe la composante vivante de ce capital naturel; elle comprend toutes les variétés de plantes et d’espèces animales qui composent notre monde naturel, et qui évoluent ensemble dans des écosystèmes qui sous-tendent tout ce dont nous avons besoin pour survivre : nourriture, eau propre, médecine, etc.
Pourquoi la préservation de la biodiversité est-elle un sujet si important aujourd'hui ?
Si les menaces qui pèsent sur la biodiversité ne sont pas nouvelles, elles deviennent malheureusement de plus en plus importantes et de plus en plus graves. Le monde scientifique, les pouvoirs publics et les coalitions – notamment celles auxquelles BNP Paribas participe - qui se sont formées ont mis en évidence le lien entre la perte de ce capital naturel et les activités humaines. Le rapport de synthèse publié en 2019 par l'IPBES fait autorité en la matière. Il souligne notamment le fait qu’1 million d'espèces végétales et animales sont aujourd'hui menacées d'extinction et que cela aura un impact majeur sur toutes les chaînes d'approvisionnement - y compris l’approvisionnement alimentaire mondial - et de lourdes conséquences sur la pauvreté ou encore l'accès à l'eau potable. L'IPBES indique également que cette dégradation compromettra les progrès que nous faisons dans 80 % des 17 Objectifs de Développement Durable de l'ONU. Chez BNP Paribas, nous avons intégré ces 17 ODD dans notre stratégie dès leur adoption, en 2015.
les menaces qui pèsent sur la biodiversité deviennent de plus en plus plus graves
Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité dans le monde?
L'IPBES a identifié cinq pressions primaires liées aux activités humaines qui pèsent sur la biodiversité: changements d’usage des terres et des mers (déforestation, artificialisation des sols…), exploitation directe de certains organismes (surexploitation des ressources disponibles en eau douce, surpêche…), changement climatique (hausse des températures), pollution (en particulier celle liée au plastique) et espèces exotiques envahissantes qui affectent les écosystèmes locaux.
Comment une banque peut-elle contribuer à résoudre ces problèmes ?
Il me semble essentiel que les banques contribuent à la protection des écosystèmes, tout en finançant une économie qui permette de répondre aux besoins « primaires » des populations : se chauffer, s’alimenter, etc. Pour ce faire, elles disposent de deux leviers d’actions majeurs : d’un côté limiter les activités bancaires ayant un impact négatif sur la biodiversité et de l’autre, favoriser celles qui, a contrario, génèrent un impact positif sur notre environnement.
Le secteur financier dans son entier a un rôle majeur à jouer car il a un pouvoir d’influence sur l’ensemble de l’économie. Un engagement global de sa part peut générer un levier d’action très important. Et nous savons tous que la préservation de la biodiversité est un enjeu majeur pour réussir la transition vers une économie durable. C'est devenu une priorité dans nos discussions et nos travaux avec des coalitions d'acteurs financiers et extra-financiers et dans nos discussions avec de plus en plus de clients.
« Le secteur financier dans son entier a un rôle majeur à jouer car il a un pouvoir d’influence sur l’ensemble de l’économie. »
Des objectifs de financement et d’investissement bien précis
D'ici 2025, BNP Paribas s'est fixé des objectifs de financement et d’investissement bien précis: 3 milliards d’euros de financement liés à la protection de la biodiversité terrestre, 1 milliard d'euros de financement pour la transition écologique des navires, 55 millions d’euros d'investissements en faveur de la protection et la restauration du capital naturel...
Lire l'article sur les engagements de BNP Paribas en faveur de la protection de la biodiversité
Quels rôles peuvent jouer les deux événements qui arrivent, le Forum de Giverny, de portée nationale, et le congrès de l’UICN, d’envergure internationale ?
Chez BNP Paribas, nous sommes de longue date convaincus de la gravité de la question environnementale et sociétale, et du rôle que la finance durable peut jouer pour y apporter des solutions - c’est d’ailleurs inclus dans la raison d’être du Groupe. Toutefois, nous sommes également conscients du fait que nous ne pouvons pas, à nous seuls, répondre à ces enjeux et c’est la raison pour laquelle nous participons à des coalitions avec d'autres acteurs, financiers ou non, publics ou privés. La Conférence de l’UICN à Marseille et le Forum de Giverny qui se tiennent début septembre sont des événements essentiels, d’envergures différentes, réunissant ONG, scientifiques, grandes entreprises et autres, autour du thème de la biodiversité – et plus largement de la RSE pour Giverny. Ils nous permettent d'échanger avec différents acteurs sur des stratégies pour aller de l'avant dans la préservation de la biodiversité et d'identifier des domaines clés dans lesquels, avec d’autres, nous pouvons agir très concrètement. Par exemple, cette année, à Giverny, un groupe de travail auquel je participe, « Agir pour la biodiversité », présentera publiquement cinq propositions sur la manière dont les banques, les autorités publiques, les chercheurs et les entreprises peuvent mieux intégrer la biodiversité dans leurs modèles et sur ce que les autorités publiques et les organismes de réglementation peuvent faire pour les y aider.
Giverny et Congrès UICN : deux événements phares autour de la biodiversité
“Premier rendez-vous annuel de la RSE”, le Forum de Giverny réunira le 3 septembre 700 participants, 7 ministres, 75 experts et 47 organisations partenaires, afin de définir des actions concrètes en matière de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité et de transition écologique. Le Congrès de l'UICN, qui se tient quant à lui du 3 au 11 septembre à Marseille, rassemblera des scientifiques, ONG, instances gouvernementales et entreprises engagées venant du monde entier pour échanger sur des solutions innovantes en faveur de la biodiversité et définir les prochaines étapes clés dans la lutte pour sa préservation.
Qui est Sébastien Soleille ?
Sébastien a 20 ans d'expérience professionnelle notamment dans les domaines de la transition énergétique et de l'environnement, du développement durable, de la biodiversité et de l'économie circulaire.
Avant de rejoindre BNP Paribas, Sébastien a commencé sa carrière en tant qu'économiste de l’environnement à l'INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques).
Il a ensuite rejoint l’entreprise énergétique internationale Total, où il a occupé plusieurs postes pendant neuf ans : Responsable du programme de R&D sur les carburants alternatifs, Responsable du service environnement dans une raffinerie de pétrole et de gaz, leader du développement durable pour les énergies nouvelles...
Il a également été directeur en charge de la transition énergétique chez Deloitte, pendant plus de quatre ans.
Aujourd’hui, avec son équipe, au sein de la direction RSE du Groupe BNP Paribas, Sébastien accompagne les collaborateurs non seulement dans la réduction de leur impact environnemental au travail mais également à travers le soutien qu'ils apportent aux clients du Groupe.