• Finance durable

BNP Paribas franchit une nouvelle étape dans son engagement à contribuer à l'accord de Paris

Publié le 21.09.2020

Depuis 2015, plusieurs banques, dont BNP Paribas, se sont engagées à aligner les émissions de Gaz à effet de serre induites par leurs portefeuilles de crédit sur les objectifs de l’accord de Paris. En 2018, lors de la COP 24 de Katowice, BNP Paribas et quatre autres banques européennes ont signé un accord portant sur le développement d’une méthodologie commune pour rendre concrètement possible cet alignement. Le 21 septembre, les Banques signataires ont annoncé la publication de leur premier rapport relatif à l’application de cette méthodologie. Imène Ben Rejeb-Mzah (Responsable des méthodologies et données au sein de la Direction RSE de BNP Paribas), qui a piloté ce dispositif pour le Groupe revient sur cet engagement.

Quel est l’objectif de cet engagement ?

Suite à l’Accord de Paris, signé en 2015 par 195 pays, BNP Paribas s’est engagé à contribuer à l’objectif de maintenir le niveau de réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2° Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Pour cela, le Groupe a mis en place plusieurs politiques de financement et d’investissement destinées à encadrer les secteurs qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Ces politiques sont parmi les plus strictes du monde, mais elles ne suffisent pas à assurer que l’ensemble de notre activité de crédit sera menée avec comme objectif la réduction des gaz à effet de serre permettant d’atteindre les objectifs climatiques de l’accord de Paris.

C’est pourquoi en décembre 2018 , lors de la COP24 à Katowice, BNP Paribas et quatre autres banques  ̶  BBVA, ING, Société Générale et Standard Chartered  ̶  se sont engagées à mesurer l’alignement de leurs portefeuilles de crédits avec les objectifs climatiques et à étudier les moyens de diriger progressivement les flux financiers vers les activités compatibles avec l’Accord de Paris.

Il s’agit de l’aboutissement d’un travail qui a mobilisé de nombreux métiers au sein de la Banque, et ce depuis plusieurs mois.

En quoi cette démarche est novatrice ?

Ce dispositif est novateur à la fois par l’objet qu’il traite, à savoir l’alignement du portefeuille de crédits des banques, mais également par la méthode mise en place pour y parvenir.

En premier lieu, il s’agit d’une démarche collaborative. Depuis, 2018, les banques de Katowice travaillent ensemble avec comme point de départ la méthodologie Paris Agreement Capital Transition Assessment (PACTA), initialement conçue pour les portefeuilles d’investissement. Leur objectif est de développer ensemble cette méthodologie pour les banques et leurs portefeuilles de crédit.

La méthodologie PACTA consacrée aux portefeuilles de crédits a été publiée le 15 septembre dernier, et les banques de Katowice publient conjointement aujourd’hui un rapport sur son application. Elles y partagent de façon très pratique leurs questions et leurs choix méthodologiques.

Autre point important, la méthodologie PACTA est Open Source. En effet, le but de cette démarche étant de fédérer les acteurs financiers pour aligner leurs financements avec l’objectif de l’accord de Paris, le package PACTA pour les portefeuilles de crédits est désormais disponible gratuitement sur le site de 2° Investing Initiative . Il comprend la méthodologie, les données extra-financières des entreprises ainsi que l’outil codé dans le langage R.

Enfin, cette approche est évolutive. En effet, l’analyse proposée est sectorielle, elle a été testée en priorité sur les secteurs économiques les plus émetteurs, à savoir ceux de l’énergie. L’extension de son application aux autres secteurs ainsi que la disponibilité des données amènera probablement à d’autres ajustements. Enfin, son adoption par les autres banques ainsi que par les acteurs industriels devrait également permettre des améliorations additionnelles. 

Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés de cette première analyse ?

Les flux financiers doivent être cohérents avec une stratégie bas-carbone en vue de pouvoir limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C et si possible 1,5°C.

Cela implique de s’engager avec les clients en vue de réorienter leurs plans d’investissements vers les technologies et activités bas-carbone, de détourner les flux d’investissements des activités non compatibles avec cet objectif et/ou de consolider le financement des activités vertes.

L’analyse a également montré la pertinence du choix de BNP Paribas d’accélérer son désinvestissement du charbon thermique et des sources fossiles non conventionnelles. 

Quelles sont les prochaines étapes ?

Les premiers résultats de l’analyse de l’alignement du portefeuille de l’énergie de BNP Paribas en utilisant la méthodologie PACTA seront publiés prochainement. L’étude sera élargie dans un second temps à d’autres secteurs fortement émetteurs.

En interne, un outil interactif est en cours de développement conjointement avec les équipes RISK Artificial Intelligence Research et CIB analytics. Il aura pour objectif d’aider au pilotage du portefeuille pour les équipes de RISK et de donner un outil d’analyse de la transition énergétique de leurs clients aux chargés d’affaires.

Sur le plan Global, nous sommes engagés dans plusieurs initiatives qui ont pour objectif de permettre au plus grand nombre de banques de s’intégrer dans cette démarche : The Collective Commitment to Climate Action menée par l’UNEPFI ainsi que  l’organisation de webinars externes permettant de présenter la méthodologie PACTA à différents acteurs : ONG, industriels, autres banques, etc.

Lire le rapport en anglais uniquement 

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