Quatre concepts pour mieux comprendre : ESS, Entrepreneuriat social, Social Business, Microfinance
- Économie sociale et solidaire (ESS)
Les acteurs de l’Economie Sociale se définissent par leurs statuts juridiques (associations, fondations, coopératives, mutuelles, fédérations…) et leur mode de gouvernance particulier de 1 homme = 1 voix.
Lorsque les acteurs de l’Economie Sociale sont également Solidaires (ESS), c’est qu’en plus du statut juridique et du mode de gouvernance, ils portent une mission d’intérêt général qui vise l’amélioration de la société et/ou la protection de l’environnement (conditions de vie, accès à l’éducation, emploi, recyclage, etc.).
En juillet 2014, en France, la loi Economie sociale et solidaire a souligné l’importance de l’ESS et renforcé les dispositifs de soutien à cet écosystème indispensable au vivre-ensemble et à l’économie en général. Elle a notamment créé l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale » (ESUS) qui a pour ambition de favoriser le développement de ce secteur en l’élargissant à certaines structures à statut commercial jusqu’alors exclues.
La note d'analyse de l'Observatoire national de l’ESS publiée fin 2019 révèle ainsi que l'économie sociale et solidaire représente 2,4 millions de salariés en France, soit 14 % de l’emploi salarié privé. Les entreprises de l'ESS ont à elles seules créé 71 100 emplois entre 2010 et 2018. L’ONU présente pour sa part l’ESS comme un moyen indispensable pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Création d’emploi, bassin d’innovation, levier de croissance, lien sociétal et économique : l’ESS se place plus que jamais au cœur d’une économie durable.
- Entrepreneuriat Social
Les entrepreneurs sociaux se caractérisent par leur intention de répondre à des besoins économiques, sociaux et environnementaux peu ou mal adressés (insertion professionnelle de personnes vulnérables, accès à la santé, au logement, à l’éducation, commerce équitable, économie circulaire…) en apportant des solutions (produits ou services) efficaces, innovantes et concrètes, en s’appuyant sur un modèle économique pérenne. Cette mission sociétale explicite et prioritaire est généralement inscrite dans les statuts de l’entreprise sociale, et se traduit souvent par un réinvestissement conséquent des bénéfices dans l’entreprise, dans le but de maximiser l’impact sociétal.
Parmi les entrepreneurs sociaux que nous accompagnons, Jean Moreau, Directeur Général de Phenix commente : « Nous avons créé Phenix en 2014 pour lutter contre le gaspillage alimentaire. L’idée était simple : proposer aux industriels de commercialiser leurs invendus à moindre coût via une application, ou d’en faire don à des associations caritatives. Notre activité permet de transformer un coût (un invendu) en profit, car on réduit les coûts de destruction des produits invendus et donc la facture de déchets. » Résultat : 170 emplois créés et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. La France se trouve être un pays pionnier de l’ESS, classé 3ème mondial par Thomson Reuters en 2019, derrière le Canada et l’Australie et devant la Belgique et Singapour. Un mouvement qui s’étend rapidement à travers le monde.
- Social Business
Le social business est très proche de l’entreprise sociale. Leur principale différence tient au modèle de gestion du profit : le social business est tenu de réinvestir la totalité de ses profits (s’il en fait) dans l’entreprise. De même que l’Entreprise Sociale, ils font partie de l’économie sociale et solidaire à condition d’avoir obtenu l’agrément ESUS.
- Microfinance
La microfinance est un sous-ensemble de l’Entrepreneuriat Social, favorisant l’accessibilité des produits et services financiers (crédits, épargne, assurance) à des populations à très faibles revenus, souvent exclues des circuits bancaires traditionnels, pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus. Très répandue dans les pays en voie de développement mais présente aussi dans les pays à forts revenus, la microfinance a pour mission d’accompagner les personnes qui n’obtiennent pas de crédits bancaires pour leurs projets d’entreprise, faute de garanties, fonds propres, expérience, éducation financière…
Les Institutions de microfinance (IMF) ont donc besoin de refinancements pour pouvoir ensuite accorder des microcrédits aux plus démunis. Il s’agit d’un domaine dans lequel BNP Paribas est très investi depuis plus de 30 ans, dans 33 pays. Le Groupe a ainsi indirectement accompagné 2 millions de bénéficiaires, dont 90 % de femmes (soit 1,8 millions de femmes entrepreneures défavorisées), à travers 900 millions d’euros de crédits cumulés sur 30 ans. Pour la seule année 2019, le Groupe a accordé 248 millions d’euros de crédit à une vingtaine d’IMF, qui ont ainsi accompagné 310 000 bénéficiaires.
Pour célébrer les 30 ans d’engagement de BNP Paribas auprès de la microfinance, le Groupe a créé une exposition digitale, Little Big Movement, composée d’interviews de femmes bénéficiaires de microcrédits octroyés par les IMF partenaires. On y voit par exemple Christina, une femme Hungaro-roumaine qui a pu créer son propre atelier de couture en Italie, ou Dédé, une Indonésienne qui, grâce au microcrédit, a multiplié par 5 ses revenus journaliers, en développant une petite exploitation agricole dans l’île de Java.
Fort de ses différents engagements, BNP Paribas a été désigné « Meilleure banque au monde pour l’inclusion financière » 2020 par Euromoney, publication spécialisée en finance internationale.
Economie sociale et solidaire : quel rôle pour les financiers ?
- Le financement institutionnel
En France comme dans d’autres pays, l’économie sociale et solidaire bénéficie de dispositifs de soutien dédiés. Il existe ainsi en France de multiples dispositifs de financement conçus pour l’entrepreneuriat social, sous forme de prêts, subventions, apporteurs de fonds propres et garanties d’emprunt. Parmi les financeurs les plus importants de cette catégorie en France : BPI, FranceActive, l’Adie, le Réseau Entreprendre…
- Le rôle des banques
Les banques traditionnelles ont un rôle majeur à jouer dans le développement de l’économie sociale et solidaire, notamment pour répondre au besoin de financement privé, mais aussi pour participer à l’impulsion globale vers un monde aux pratiques plus responsables et durables.
Act for Impact est le dispositif imaginé par BNP Paribas dédié aux entrepreneurs qui innovent dans le but d’avoir un impact positif, social ou environnemental. La banque leur propose un accompagnement bancaire spécifique pour les aider à se développer, avec des solutions financières innovantes et l’accès à un réseau de partenaires clés. Le programme Act for Impact, créé par la Banque de Détail en France, est répliqué progressivement dans les autres réseaux bancaires de BNP Paribas au Luxembourg, en Belgique, en Italie, aux Etats-Unis.
La citation de…
Raphaèle Leroy, Directrice de l'engagement d'entreprise des réseaux France de BNP Paribas.
« Quand nous finançons un entrepreneur social, nous faisons non seulement notre métier de banquier qui est d'être utile aux projets des entrepreneurs mais, en même temps, nous contribuons à une économie qui est plus durable, plus juste. Les entrepreneurs sociaux nous montrent que l’on peut très bien concilier un modèle rentable, un modèle pérenne et l'ambition d'avoir un objectif social et environnemental. »
BNP Paribas, largement mobilisé en faveur de l’entreprenariat social
Accompagnement ciblé, mentoring, partenariats avec des acteurs reconnus de l’ESS, financements innovants, networking… Act for Impact est une illustration de la très large mobilisation de BNP Paribas en faveur de l’entreprenariat social. Cela implique :
· des conseillers bancaires formés aux spécificités de l’entrepreneuriat social, notamment dans nos réseaux bancaires des marchés domestiques (150 en France, 30 en Belgique et Italie, 10 au Luxembourg) ;
· une politique de crédit spécifique avec une analyse financière sur mesure pour appréhender les particularités du modèle économique des entreprises sociales ;
· une méthodologie de mesure d’impact social (MESIS) afin de l’intégrer comme critère d’analyse à part entière ;
· la mobilisation de l’expertise du Groupe, avec notamment une offre pro-bono juridique et de conseil dans le cadre du programme « 1MillionHours2help » ;
· un soutien aux écosystèmes locaux à travers des partenariats d’envergure comme La France s’Engage, l’Ascenseur à Paris, notre partenariat avec French Impact, avec Tech for Good France ou encore avec Ulule, plateforme de financement participatif ;
· la participation à un écosystème mondial via nos partenariats avec les plus importants réseaux de promotion de l’investissement et du financement à impact : le Global Steering Group, le Global Impact Investing Network, la European Venture Philantrory Association ou encore le Global Social Business Summit du Professeur Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix.
Soutenir l’entrepreneuriat social permet également aux banques de s’imprégner du dynamisme de cet écosystème, de renforcer leur utilité sociale et de développer leur innovation financière. En pleine croissance, l’ESS exige en effet de multiplier et diversifier les sources et les modèles de financement. Les banques, et BNP Paribas en particulier, font ainsi le lien entre l’économie classique et l’ESS, créant des synergies efficientes.
BNP Paribas & les entrepreneurs sociaux
BNP Paribas s’est spécialisé en structuration et investissement de contrats à impact social, CIS (Social Impact Bond). L’objectif : financer des initiatives sociales ou environnementales innovantes, à fort potentiel d’impact social ou environnemental et génératrices d’économies pour l'Etat. Si ces expérimentations sont un succès (mesuré à travers l’atteinte d’objectifs d’impact social), les pouvoirs publics utilisent tout ou partie des économies réalisées pour rembourser et rémunérer les investisseurs, qui portent le risque d’échec du programme social. Depuis 2016, BNP Paribas a ainsi (co)-structuré 10 Contrats à Impact Social en France (7), en Belgique (1) et aux Etats-Unis (2), sur des thématiques telles que la protection de l’enfance, l’insertion professionnelle, l’égalité des chances.
L’ESS en quelques chiffres
En 2019, BNP Paribas a financé et investi pour compte propre et pour compte de tiers des associations et entreprises de l’économie sociale et solidaire à hauteur de 6,2 milliards d’euros, dont 1,9 milliards d’euros vers les entreprises sociales et les institutions de microfinance.
BNP Paribas accompagne quelque 2 500 entrepreneurs sociaux. En France, nous avons l’ambition d’en soutenir 1 sur 4 à travers notre réseau Act For Impact.
Le Groupe propose également, via sa filiale BNP Paribas Asset Management, une gamme de fonds d’investissement solidaires aux salariés de grandes entreprises dans le cadre de leur plan d’épargne entreprise, ou directement aux clients particuliers qui souhaitent soutenir les entreprises sociales avec leur épargne. C’est notamment la raison d’être des fonds BNP Paribas Multipar Solidaire et BNP Paribas Social Business France, démarche qui s’inscrit dans une philosophie d’Impact Investing au sens large. De manière plus générale, l’épargne des particuliers a un rôle indispensable à jouer en faveur d’une économie plus responsable.
L’économie sociale et solidaire est un pan vertueux de l’économie, aux impacts tout à fait tangibles. BNP Paribas, fort de son expérience en la matière, entend continuer à le développer pour contribuer à un monde plus solidaire.
Pour aller plus loin
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