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Non coté : quelle stratégie de BNP Paribas pour les investissements en actifs privés ? Interview de David Bouchoucha

Publié le 29.08.2023

Six mois après la création de Private Assets - qui réunit plus de 100 experts en actifs privés de différents métiers du Groupe -, David Bouchoucha, qui dirige cette business unit de BNP Paribas Asset Management, nous explique la stratégie de développement sur cette classe d’actifs en plein essor. L’ambition ? Devenir un des leaders européens de l'investissement dans les actifs privés.

Comment définir de façon vulgarisée ce que sont les actifs privés ?

Les actifs privés sont des actifs non cotés en bourse, qui s’achètent sans passer par un marché réglementé, en général pour une durée longue. Ils permettent de financer le développement d’entreprises non cotées, de projets d’infrastructures (parcs éoliens, solaires, réseaux télécoms…), de projets immobiliers, voire de projets de particuliers.

 
Pourquoi le marché des actifs privés est-il en plein essor ?

Les acteurs du non coté ont un besoin croissant de financement pour se développer : le nombre d’entreprises cotées en bourse baisse, alors que le nombre d’entreprises non-cotées et leurs besoins de financement augmentent de manière exponentielle. Même tendance pour les infrastructures, qui ont de plus en plus de besoins de financements privés, au-delà des financements publics. Le marché des actifs privés est donc essentiel pour le soutien de l’économie réelle. Tangibles, souvent innovants et avec un potentiel de rendement important – plus de 10 % en Private Equity en moyenne* (source Preqin à décembre 2022**) – les actifs privés occupent une place croissante dans les stratégies d'allocation d'actifs des investisseurs institutionnels et plus récemment des particuliers. C’est une vraie tendance de fond.

Quelles sont nos principales activités en actifs privés ?

En rassemblant dans une seule entité les expertises en actifs privés de différents métiers du pôle Investment & Protection Services du Groupe, nous couvrons maintenant, au sein de Private Assets, les grandes classes d’actifs non cotés, en gestion directe ou indirecte. En gestion directe, il s’agit du financement d’entreprises non cotées en capital au travers de fonds de Private Equity minoritaire comme en dette privée d’entreprise, mais aussi du financement de projets au travers de fonds de dette privée infrastructure et immobilier ou même du financement de particuliers, via des fonds de crédits hypothécaires et consommation aux Pays-Bas. Notre activité de gestion indirecte consiste quant à elle à sélectionner des fonds externes sur le marché des actifs privés et à gérer des fonds de fonds, à la fois pour le compte de clients tiers et pour le compte propre du Groupe comme du fonds en euros de BNP Paribas Cardif. Nous avons en parallèle créé des passerelles et renforcé notre collaboration et coordination avec deux autres spécialistes en actifs privés : les gérants de fonds immobiliers de BNP Paribas Real Estate Investment Management et les experts de BNP Paribas Wealth Management qui sélectionnent et distribuent des fonds investis en actifs non cotés.

Les investissements en actifs privés sont-ils accessibles à des épargnants particuliers ?

En termes de clientèle, cette classe d’actifs - illiquide, avec un seuil d’investissement élevé mais offrant des perspectives de performance attractives -, était initialement réservée à des investisseurs professionnels : compagnies d’assurance, fonds de pension, fonds souverains. Depuis quelques années, elle s’est ouverte beaucoup plus largement aux clients particuliers fortunés et aux Family Offices, avec succès : 1 milliard d’euros levés en 2022 par BNP Paribas Wealth Management, qui propose une offre de Private Equity depuis 1998. Tout épargnant particulier peut à présent y accéder, par exemple via des fonds immobiliers, des unités de compte en Private Equity ou des fonds hybrides, qui combinent actifs listés et actifs privés. La démocratisation croissante des actifs privés est également favorisée par un changement réglementaire en Europe, avec ELTIF 2.0, qui devrait entrer en vigueur en janvier 2024 : il améliore la version ELTIF existante et permet de proposer aux particuliers européens des formats de fonds d’investissement à long terme en actifs privés, plus simples et plus accessibles financièrement. 

L’ambition du Groupe est de devenir un des leaders européens de l’investissement dans les actifs privés avec plus de 50 milliards d’actifs privés gérés ou conseillés en 2030

Comment se positionne BNP Paribas sur ce marché et quelle est son ambition ?

Les actifs privés gérés et conseillés par l’entité Private Assets s’élèvent à 30 milliards d’euros à fin 2022. Nous ne sommes certes pas les plus importants - les n°1 sont des géants américains qui gèrent plusieurs centaines de milliards d’euros d’encours -, néanmoins ce volume nous positionne déjà comme un acteur de premier plan en Europe pour les actifs non cotés. Ce qui nous différencie de nos concurrents européens, c’est l’étendue de notre savoir-faire et de nos activités sur les actifs privés, combinée à la force de notre modèle intégré - un atout majeur sur ce marché ! En actifs privés, le Groupe est à la fois un important investisseur - pour ses clients et pour son compte propre -, un gérant d’actifs, un distributeur de produits ainsi qu’un fournisseur de services. Un grand nombre d’entreprises qui ont besoin de financement en dette privée sont d’ailleurs des clients du pôle CIB de BNP Paribas. L’ambition du Groupe est de devenir un des leaders européens de l’investissement dans les actifs privés avec plus de 50 milliards d’actifs privés gérés ou conseillés en 2030. Notre objectif ? Que tout client, en Europe ou en Asie, qui envisage d’investir dans des actifs privés européens pense spontanément à BNP Paribas. Pour ce faire, notre plan de développement, en ligne avec le plan stratégique 2025 du Groupe, s’articule autour de 4 grands axes prioritaires : une approche durable, une gamme de produits large, une ouverture à toutes nos clientèles et nos marchés et une accélération dans les investissements liés à la technologie.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur les quatre axes stratégiques de développement sur les actifs privés ?

Le 1er axe stratégique est de nous renforcer sur notre approche durable des actifs privés.  Notre volonté et de devenir le leader européen des actifs privés durables et à impact. Nous avons déjà un haut niveau d’intégration des critères ESG - environnementaux, sociaux et de gouvernance -, avec un grand nombre de fonds article 8 selon le règlement SFDR et quelques fonds article 9. Nous renforçons notre gamme, avec des fonds de capital-risque - en coopération avec la fondation Solar Impulse - et des fonds de dette infrastructure article 9. Nous y travaillons main dans la main avec les experts ESG spécialisés en actifs privés au sein de notre Sustainability Centre.

2ème axe de notre développement : étoffer davantage notre gamme de solutions d’investissement en actif privés, là où notre expertise est la plus forte, en coordination avec les pôles CIB et CPBS de BNP Paribas. Nous voulons en particulier développer des produits combinant différents secteurs, intensifier notre développement sur les fonds d’infrastructures, être leader sur la dette privée d’entreprise, poursuivre la proposition de fonds de co-investissement en Private Equity minoritaire et étoffer notre gamme de solutions de fonds de fonds en actifs privés. 

Notre 3ème axe a une ambition double : développer nos parts de marché au-delà de l’Europe et démocratiser l’accès à nos solutions d’investissements en actifs privés. Nous allons donc créer des solutions d’investissement en actifs privés pour notre clientèle de particuliers, avec prudence sur la question de l’illiquidité, tout en développant la distribution auprès de la clientèle de la Banque Privée et de nos clients investisseurs institutionnels. Nous avons à présent un dispositif unifié au sein du Groupe pour développer nos offres en actifs privés et répondre à nos clients de manière coordonnée.  Sur le plan géographique, notre ambition est de développer notre base de clients investisseurs hors Europe, en particulier en Asie. Nous y avons construit une base de clientèle solide, avec des acteurs sud-coréens et japonais notamment, pour la gestion des fonds de dette privée infrastructure en particulier. 

Le 4ème axe de développement, enfin : la technologie. BNP Paribas Asset Management investit pour le compte propre du Groupe dans des start-up qui transforment profondément l’industrie financière - des fintechs notamment -, via le fonds Opera Tech Ventures, non ouvert aux clients. Nous voulons accélérer ces investissements dans les fintechs, qui stimulent également la construction de partenariats à forte valeur ajoutée pour tous les métiers et les clients de BNP Paribas.

*Les performances du passé ne préjugent pas des performances futures.

**Taux de rendement à 5 et 10 ans (Horizon Internal Rate of Return) selon Preqin, à décembre 2022.

| SUR LE MEME SUJET

Lire le communiqué de presse sur la création de la business unit Private Assets de BNP Paribas Asset Management

Écouter le podcast “Tapping private markets for the ecological transition and impact” (13 mn, en anglais)

Consulter le site web de BNP Paribas Asset Management pour en savoir plus

Avertissement/Disclaimer

Les actifs privés sont des opportunités d'investissement qui ne sont pas disponibles sur les marchés publics tels que les bourses. Ils permettent aux investisseurs de profiter directement de thèmes d'investissement à long terme et peuvent offrir un accès à des secteurs ou industries spécialisés, tels que les infrastructures, l'immobilier, le capital-investissement et d'autres alternatives difficilement accessibles par le biais de moyens traditionnels. Les actifs privés nécessitent toutefois une attention particulière, car ils ont tendance à avoir des niveaux d'investissement minimum élevés et peuvent être complexes et illiquides.

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Ce document ne constitue pas un conseil en investissement. La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas leurs dépenses initiales. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Investir sur les marchés émergents, ou sur des secteurs spécialisés ou restreints est susceptible d'être soumis à une volatilité supérieure à la moyenne en raison d'un degré élevé de concentration, d'une plus grande incertitude car moins d'informations sont disponibles, il y a moins de liquidité ou en raison d'une plus grande sensibilité aux évolutions des conditions de marché (conditions sociales, politiques et économiques). Certains marchés émergents offrent moins de sécurité que la majorité des marchés développés internationaux. Pour cette raison, les services de transactions de portefeuille, de liquidation et de conservation pour le compte de fonds investis sur les marchés émergents peuvent comporter un risque plus important.
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