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Intégrer le luxe et la science dans le marché des obligations durables

COP21, les Objectifs de Développement Durable de l’ONU… ont contribué à sensibiliser le monde à la situation d’urgence climatique. Peu à peu, l’opinion publique a pris conscience que le système climatique repose sur un équilibre fragile. Pour préserver cet équilibre et construire un monde meilleur, la croissance verte est le seul chemin économique possible.

Tous les acteurs, qu’il s’agisse des gouvernements, de la société civile ou du secteur privé, ont un rôle clé à jouer pour que cela devienne une réalité. Les entreprises pionnières ont joué un rôle de premier plan, dans leurs secteurs, en modifiant leur modèle économique, en réduisant leur empreinte environnementale et en augmentant leur impact social positif. L'industrie financière a également été un accélérateur de ces tendances, finançant les stratégies durables des entreprises et favorisant une croissance rentable.

Les investisseurs (gestionnaires d'actifs, fonds de pension) ont pris des engagements audacieux pour s'assurer que leurs investissements allaient dans ce sens. En conséquence, une nouvelle classe d'actifs financiers a vu le jour : l'investissement socialement responsable (ISR). Le développement de ce segment a été initialement poussé par les obligations vertes, généralement utilisées par les entreprises pour financer leurs projets verts (énergies renouvelables, assainissement de l’eau…). 

L’investissement socialement responsable s’est désormais imposé comme un moyen pour les investisseurs d’orienter les capitaux vers la lutte contre les changements climatiques. De plus, les entreprises se sont rapidement adressées à eux pour financer la transformation de leurs activités. Un nouveau record a été atteint avec plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs ISR sous gestion et les investissements ESG (investissements qui intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont attiré une collecte nette de plus de 70 milliards de dollars au niveau mondial rien qu’entre avril et juin 2020.

Plus récemment, la transition vers une économie à faible émission de carbone a également été financée par les nouvelles obligations liées au développement durable, qui peuvent être adaptées aux besoins spécifiques des différents secteurs. S’appuyant sur l’idée que « ce qui peut être mesuré peut être géré », les SLBs fournissent des indicateurs scientifiques vérifiables pour accélérer la décarbonisation des modèles économiques de leurs émetteurs. Les investisseurs apprécient la transparence des obligations liées à des objectifs scientifiques, comme en témoignent les souscriptions toujours supérieures aux prévisions.

La célèbre maison de luxe CHANEL a fait figure d’exemple en matière d’ISR avec l’émission en septembre 2020 de ses premières obligations durables pour un montant de 600 millions d’euros qui ont été sursouscrites.

Données scientifiques et obligations durables

Contrairement aux obligations vertes ou sociales dont les recettes sont réservées à des projets spécifiques, les Sustainability-Linked Bonds (SLBs) s’apparentent davantage à des instruments de dette conventionnels avec en plus l’intégration d’indicateurs clés de performance ESG. Les obligations à impact positif créent un mécanisme ambitieux et vertueux pour soutenir la stratégie de développement durable d’une entreprise, car la non-réalisation des objectifs a pour conséquence l’augmentation du coupon versé à leurs détenteurs.

Les objectifs fondés sur des données scientifiques deviennent des éléments essentiels pour assurer la légitimité des SLBs auprès des investisseurs, tout en étant de plus en plus utilisées sur le marché au sens large. L’accueil que les investisseurs ont réservé à ces obligations est la preuve du gage d’intégrité qu’apportent des objectifs fondés sur des données scientifiques. Par exemple, au début du mois, les souscriptions à l’obligation verte émise par Daimler pour un montant d’un milliard d’euros et alignée sur l’initiative Science Based Targets ont été quatre fois supérieures aux prévisions.

Leader de la décarbonisation dans le secteur du luxe

CHANEL a donné un nouvel élan à l’innovation en matière de finance durable en devenant le premier émetteur non noté à émettre des obligations publiques liées à des indicateurs de développement durable. Cette obligation historique soutient la stratégie de l’entreprise en matière de lutte contre le réchauffement climatique, CHANEL Mission 1,5° (un engagement pris pour lutter contre le changement climatique en transformant l’entreprise conformément à l’Accord de Paris).

Philippe Blondiaux, Directeur financier de CHANEL, a déclaré :

« CHANEL a pour philosophie de créer de la valeur à long terme pour l’entreprise et pour la société. Ce financement s’inscrit totalement dans ces principes. Avec le lancement de ces obligations, CHANEL entend soutenir le développement du marché de la finance durable et de manière générale les progrès sociaux et environnementaux que ce type de financement peut encourager. Les investisseurs ont de plus en plus conscience qu’ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique, et nous nous réjouissons de collaborer avec eux. »

« Les investisseurs ont de plus en plus conscience qu’ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique. »

« CHANEL s’engage dans un important programme de transformation visant à décarboniser son modèle économique. Les obligations à impact positif peuvent changer la donne pour accélérer la lutte contre les changements climatiques. CHANEL a véritablement fait figure d’exemple en créant un cadre ambitieux et transparent fondé sur des données scientifiques. Nous sommes fiers d’accompagner CHANEL dans cette démarche en structurant et en émettant ces obligations innovantes. »

Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur Général du Groupe BNP Paribas

Les obligations à impact positif ont pour objectifs de :

  • Réduire les émissions dans les opérations de CHANEL (volets 1 et 2) de 50 % d’ici 2030 (rapport à 2018), ce qui équivaut à une réduction de 66 % par produit vendu
  • Réduire les émissions de la chaîne d’approvisionnement de CHANEL (volet 3) de 10 % d’ici 2030 (rapport à 2018), ce qui équivaut à une réduction de 40 % par produit vendu
  • Passer à 100 % d’électricité renouvelable pour les activités propres de CHANEL d’ici 202

Les objectifs de réduction des émissions qui sous-tendent les obligations à impact positif ont été approuvés par l’initiative Science Based Targets.

Les obligations sont également conformes aux Sustainability-Linked Bond Principles de l’ICMA, principes qui fournissent de nouvelles lignes directrices concernent les caractéristiques de structuration des obligations, les informations à fournir, la vérification et les recommandations de reporting.

Andrea D’Avack, Directeur du développement durable de CHANEL, a expliqué que ces premières SLBs offraient aux investisseurs une occasion de soutenir la transition du secteur du luxe vers la décarbonisation, insistant sur le fait que la société entend « nouer le dialogue avec la communauté des investisseurs et faire partie de la solution ».

« Nouer le dialogue avec la communauté des investisseurs et faire partie de la solution. »

Leadership de BNP Paribas dans les SLBs

BNP Paribas est à l’avant-garde des débats du secteur permettant le développement de ce marché, ayant participé à trois des quatre SLBs mises sur le marché public, dont la première en septembre 2019 qui était une obligation liée à des ODD émise par ENEL, la société d’énergie italienne. BNP Paribas est membre du comité exécutif des Green Bond Principles et Social Bond Principles de l’ICMA, et aussi membre actif du groupe de travail sur les obligations à effet positif. Depuis 2018, la banque a contribué à l’émission de plus de 130 obligations durables, figurant régulièrement depuis trois ans dans le top 3 du classement des obligations vertes.

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