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Cinéma : quels sont les acteurs du financement d'un long métrage ?

La production d’un long métrage représente un énorme budget. Pour le boucler, les producteurs réunissent de nombreux intervenants, qui apportent une part du financement. Parmi ces intervenants, les banques jouent un rôle-clé, à plusieurs titres : prêts, aides… et commercialisation des Sofica, qui vous permettent de participer vous aussi au financement d’une œuvre cinématographique !

Les multiples acteurs du financement d’un long métrage

Le producteur d’un film a une mission essentielle : assurer le montage du plan de financement. Il va donc rechercher des fonds et des aides. Le budget global d’un film est ainsi constitué de multiples apports :

  1. le producteur, l’un des principaux financiers du film, apporte 1/4 à 1/3 du budget ;
  2. les distributeurs, qui commercialiseront le film auprès des salles, apportent une partie du financement qui leur est remboursée ensuite sur la vente des entrées ;
  3. les chaînes de télévision ont pour obligation légale de consacrer une part de leur chiffre d’affaires à la production, et assument donc souvent un rôle de coproducteur ;
  4. les aides de l’État, qui finance les films à la fois pour des raisons culturelles (soutien à la production cinématographique française) et économiques (soutien à l’économie du cinéma), sont distribuées par le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée). Le CNC a également pour mission de valider le budget du film élaboré par le producteur ;
  5. les aides régionales ;
  6. les Sofica (Sociétés pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle) qui collectent des fonds auprès des particuliers ;
  7. Les banques, enfin, permettent de boucler le financement en accordant des prêts. 

La publicité, via le « placement de produit », représente également une part croissante du financement. Le principe : un annonceur paie pour que son produit soit visible à l’écran (montre au poignet du héros, boisson qu’il consomme, voiture qu’il conduit...). La participation de l’annonceur peut être financière ou matérielle (par exemple, prêts de véhicules en échange de la valorisation de la marque). 

Le rôle-clé des banques

Le monde bancaire intervient à plusieurs titres dans le financement d’un projet cinématographique :

  1. via le prêt bancaire accordé, dans le cadre de son cœur de métier : la banque réalise un financement industriel ;
  2. en accordant d’autres prêts spécifiques, comme les prêts à court terme (des escomptes de contrats), ou le « gap financing », un « crédit pont » pour assurer le bouclage du financement ; 
  3. sous forme d’aides, relevant du mécénat culturel, selon la stratégie propre à chaque banque ; 
  4. en diffusant les Sofica auprès de ses clients recherchant un investissement ou une solution de défiscalisation.

L’implication des banques est donc non seulement importante, mais aussi très variable, en raison du risque présenté par l’industrie cinématographique, qui peut être comparée à une « industrie de prototypes » : chaque production est un nouveau pari, et il n’y a pas d’actifs pour garantir le prêt. 

Toutes les banques n’acceptent pas ce risque. Celles qui décident de financer des productions audiovisuelles fixent les conditions du prêt selon des critères objectifs : les investisseurs présents, les producteurs impliqués, la présence d’un réalisateur connu et d’acteurs « bankables ».

Pour faciliter l’accès des films au financement bancaire, l’IFCIC (Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles) a été créé. Détenu à 49 % par l’État, il assume un rôle de médiateur et offre aux banques une garantie financière en cas de défaillance du projet.

BNP Paribas et le cinéma, des liens dans la durée

Si certaines banques sont réticentes vis-à-vis de l’audiovisuel, pour d’autres, le soutien au cinéma relève d’un engagement historique. C’est le cas pour le Groupe BNP Paribas, qui a noué de longue date des liens étroits avec le 7e art. Un soutien financier concrétisé par une participation dans une société spécialisée dans le financement du cinéma, des partenariats avec des festivals et salles emblématiques, ou le financement de la restauration de films anciens. 

En France, les équipes du Pôle Image et Médias suivent aussi les acteurs indépendants, comme les groupes plus structurés. Elles accompagnent l’ensemble des maillons de la chaîne : producteurs, diffuseurs, distributeur, etc… 

Un film sur deux est financé, directement ou indirectement, par BNP Paribas. Chaque projet est unique et nécessite une solution appropriée. Valérian, plus gros film européen jamais produit, est un excellent exemple. Le nouveau film de Luc Besson a ainsi nécessité une solution innovante, via une participation en fonds propres portée par une structure dédiée dans le Groupe. L’intervention de BNP Paribas s’effectue sur l’ensemble de la chaîne de valeur, du financement de caméras, à celui de productions ou de studios

Au sein du Groupe, pas moins de 60 experts sont dédiés au financement de films à travers l’Europe.

  • En Italie, BNL joue un rôle déterminant dans l’organisation du marché de la production autour d’acteurs de taille plus importante et mieux structurés. La banque s’efforce d’assurer un rôle d’ingénierie financière pour permettre aux acteurs de profiter au mieux des aides et avantages accordés par l’Etat pour soutenir le cinéma. Le but est de conserver et d’entretenir le dynamisme du cinéma italien. Pour ce faire, BNL conçoit aussi de nouvelles solutions financières, à l’image de celle développée en 2015 afin d’aider les salles ayant digitalisé leurs écrans. 
  • En Belgique, outre le soutien à plusieurs opérations et récompenses emblématiques comme Film Days et les Magritte, BNP Paribas Fortis finance le cinéma grâce à BNP Paribas Fortis Film Finance, son propre véhicule de financement. Cette filiale dédiée au financement du cinéma belge accompagne les investisseurs dans le cadre du Tax Shelter, un dispositif permettant d’apporter des fonds à des projets audiovisuels menés à l’échelle européenne. BNP Paribas Fortis Film Finance agit comme intermédiaire et société de coproduction. Depuis 2008, elle a ainsi financé et coproduit 215 œuvres, pour un montant global de 215 millions d’euros. 
  • BNP Paribas est aussi positionné aux Etats-Unis, depuis 1987, date d’implantation par Paribas d’un département Media & Telecom. Le Groupe entretient ainsi des liens privilégiés et de long terme avec des sociétés comme Disney (maison mère de Walt Disney Studios, Pixar, Marvel et Lucasfilm), Time Warner, Comcast/NBCU, qui est la maison-mère d’Universal Studios, Viacom (Paramount Pictures) et Lionsgate. BNP Paribas accompagne ses clients via des financements par crédit ou émissions de dette, ainsi que par la gestion de trésorerie et du risque de taux des sociétés. 
BNP Paribas et le Cinéma : 100 ans d'histoire commune.

Les Sofica : financez votre passion du 7e art

Avec les Sofica (Sociétés de Financement de l’industrie Cinématographique et de l’Audiovisuel), créées en 1985, l’industrie cinématographique bénéficie d’un coup de pouce :

  1. des particuliers, qui investissent dans la production ;
  2. des banques qui se chargent de distribuer ce placement très particulier ;
  3. de l’État, qui a mis en place une incitation fiscale qui rend les Sofica particulièrement attractives !

Résultat : les Sofica financent environ 3 % de la production audiovisuelle en France. 

Le fonctionnement des Sofica est fortement réglementé :

  • elles doivent demander un agrément annuel, accordé sur décision conjointe de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et du CNC. La liste des Sofica agréées est publiée chaque année  ;
  • une enveloppe de collecte est allouée à la Sofica éligible en fonction du bilan de ses investissements passés et engagements pris ;
  • l’AMF lui délivre un visa l’autorisant à collecter des fonds auprès des particuliers.

En achetant des parts de Sofica, les particuliers bénéficient d’une réduction d’impôt de 30 % du montant investi, dans la limite de 25 % du revenu net global et de 18 000 euros. Soit une réduction d’impôt maximale de 5 400 euros, à condition de conserver leurs parts durant 5 ans. Cet avantage fiscal est majoré à 36 % (soit au maximum 6 480 euros) si la Sofica investit 10 % des fonds, dès la première année, dans le capital de sociétés de production.

Mais attention, investir dans le cinéma représente un risque non négligeable, et doit être envisagé dans le cadre d’une diversification globale du portefeuille d’actifs et non uniquement pour la défiscalisation associée. C’est en revanche, pour les fans de cinéma, l’occasion d’associer investissement et implication dans leur passion ! 

Devenez coproducteur !

Aujourd’hui, les particuliers disposent d’une autre façon de participer au financement de la production cinématographique : les plateformes de crowdfunding dédiées. Ce financement participatif vous transforme en « coproducteur » (d’un court ou long métrage, documentaire, film d’animation, etc.) d’un projet que vous choisissez selon vos affinités. Attention, ce financement n’est pas comparable à une Sofica ! En France, il s’agit le plus souvent d’un don que vous réalisez en vue de soutenir un projet qui vous séduit.  En contrepartie, vous bénéficiez parfois de cadeaux : goodies, visionnage du film en avant-première, invitation sur le tournage, votre nom au générique… 

Le crowd-investment, qui implique un retour financier ultérieur, est peu pratiqué en France dans le monde audiovisuel.

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