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Face à l’augmentation des émissions de CO2, comment optimiser le rôle clef des plantations forestières dans l'atténuation du changement climatique ? Une question à laquelle le projet« CAMBIO » tente de répondre.
Piloté par Lander Baeten, chercheur en écologie et conservation de la biodiversité au sein de la Faculté d’Ingénierie des Biosciences de l’Université de Gand en Belgique, « CAMBIO » a pour objectif d'étudier le potentiel d'atténuation du changement climatique – et d’adaptation – des forêts de plantations mélangées. Pour cela le projet tentera d’identifier les combinaisons particulières d’espèces d’arbres qui pourront optimiser le fonctionnement des forêts de plantations mélangées dans un contexte de changement climatique.
Soutenu par la Fondation BNP Paribas à travers son programme Climate & Biodiversity Initiative, le projet « CAMBIO » cible particulièrement les Objectifs de Développement Durable (ODD) 15 « Vie Terrestre » et 13 « Lutte contre les changements climatiques ».
« L’équipe CAMBIO est très enthousiaste à l’idée de transposer les connaissances sur l’importance de la diversité des arbres en pratiques concrètes de reboisement, et ainsi contribuer à la transition des monocultures d’arbres vers des plantations d’essences en mélanges »
Chercheur en écologie et conservation de la biodiversité a l'Université de Gand (Ghent University)
Les forêts recouvrent environ 30% de la surface terrestre de la planète, et d’après le rapport d’Évaluation des ressources forestières mondiales (FAO 2020), les plantations forestières représentent 290 millions d’hectares, soit environ 7% des territoires forestiers mondiaux et déjà près de 50% de la production de bois. Les forêts représentent une part significative du stock de carbone des systèmes terrestres et contribuent à la captation des émissions de carbone d’origine anthropogéniques ; ces écosystèmes sont donc des acteurs majeurs du cycle global du carbone.
Préserver les forêts naturelles et augmenter les zones forestières mondiales par boisement et reboisement représentent ainsi une solution fondée sur la Nature déterminante pour atteindre des objectifs climatiques mondiaux ambitieux (d’après les rapports récents du GIEC* et de l’IPBES**, par exemple). Au vu de ce potentiel, gouvernements, entreprises et citoyens se sont engagés à planter des milliards d’arbres au cours de la prochaine décennie.
Dans le cadre de la mise en œuvre de projets de boisement ou reboisement, comment obtenir les meilleurs résultats en terme de biodiversité ainsi que d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ?
* GIEC : Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat ;
**IPBES: Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services)
Jusqu'à présent la majorité des opérations de boisement ou reboisement à grande échelle n'a utilisé qu'une poignée d'espèces d'arbres plantées en monoculture, en dépit du nombre croissant de données scientifiques démontrant que les plantations avec une plus grande diversité d’arbres remplissent mieux les fonctions importantes de ces écosystèmes, telles que la croissance des arbres et la résistance aux perturbations. De plus, la plupart des recherches sur l’importance fonctionnelle de la diversité des arbres ont été menées dans des forêts matures. Pourtant, les résultats de ce type de forêts pourraient être différents de ceux de plantations d’arbres plus jeunes qui n’ont pas encore de grande influence ni sur leur environnement ni sur les arbres voisins.
CAMBIO s’appuiera sur TreeDivNet, un ensemble d’expérimentations sur la diversité des arbres, qui constitue le plus grand réseau de recherche mondial à étudier le fonctionnement des forêts de plantations.
Dans le contexte actuel de changement climatique, les plantations mélangées doivent se concentrer de préférence sur des espèces et associations d’espèces à fort potentiel de croissance et de séquestration du carbone – c’est-à-dire d’atténuation du changement climatique. Conjointement, elles doivent être les plus résistantes et résilientes face aux futurs impacts du changement climatique (sècheresses, pullulations d’insectes) – c’est-à-dire s’adapter (au changement climatique).
C’est donc essentiellement une question de compromis et de synergies entre atténuation et adaptation qu’il faut résoudre pour guider le choix des différentes espèces d’arbres à associer dans une plantation mélangée, avec ses conséquences pratiques pour la gestion de ces forêts.
Les plantations mélangées ont un fort potentiel de croissance et de séquestration du carbone et sont, conjointement, les plus résistantes et résilientes face aux impacts du changement climatique. (© P-Y Joseph / Tulipes & Cie / CAMBIO / Fondation BNP Paribas )
Pour combler ce manque de connaissances et contribuer à la transition des monocultures d’arbres vers des plantations mélangées, les recherches du projet « CAMBIO » (Climate change Adaptation & Mitigation with BIOdiverse forest plantations) ont pour objectif :
« Au sein de l’équipe « Forêts de plantation » de la FAO, nous pensons que le transfert des innovations passe par le dialogue ; c’est pourquoi nous serons ravis de mettre en relation les scientifiques de CAMBIO et les praticiens pour que la science ait des retombées concrètes et que les bonnes pratiques de gestion des forêts de plantation se fondent sur les meilleures connaissances scientifiques »
Responsable de l’équipe « Forêts de plantation » au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
En plus des recommandations à l’attention des pays tempérés, « CAMBIO » veillera à ce que ses conclusions soient utiles pour les pays tropicaux et subtropicaux en voie de développement.
En effet :
« CAMBIO a une très bonne approche scientifique avec un grand réseau de collaboration au sein de la communauté internationale, une équipe d'experts et un grand potentiel de transfert des connaissances. Peu de risques et de faiblesses sont à prévoir dans la marche du projet. »
Comité scientifique de la Fondation BNP Paribas
Visuel ci-dessus : Combinaison colorée d’espèces d’arbres, composée d’Acer saccharum et de Picea pungens, 2 espèces d’Amérique du Nord se développant ensemble dans une expérimentation européenne sur la biodiversité des arbres (IDENT Fribourg, Allemagne) ©Michael Scherer-Lorenzen .
Crédits photos : Header : @philippschumach, © Kyle Kovach © P-Y Joseph / Tulipes & Cie / CAMBIO / BNP Paribas Foundation ©Stephanie Schelfhout © B. Muys ©Michael Scherer-Lorenzen @lovelyday12