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Autonomy Paris 2023 : 7 tendances clés pour accélérer sur la mobilité durable

Publié le 04.04.2023

A l’occasion de la 7ème édition du salon Autonomy Paris, fournisseurs d’énergies, constructeurs d’infrastructures, entreprises de leasing de mobilités douces et partagées, institutions publiques, banques et start-ups s’étaient donné rendez-vous pour dessiner l’avenir de la mobilité durable. Et échanger sur une question majeure : comment encourager la transition de l’automobiliste vers le mobiliste ? Une transformation radicale qui engage les villes, les transports en commun, les pouvoirs publics et les entreprises privées, et révolutionne les usages. Autour de ce fil rouge du salon, sept grandes tendances se sont dessinées.

1 - Les villes, laboratoire de mobilité intelligente

Comment devenir « mobiliste »? La question taraude les grandes villes, conscientes d’avoir à se remodeler pour accueillir les nouveaux usages, voire les encourager. Et en la matière, les villes européennes font figure de laboratoire. Mise en avant lors de la conférence : « Comment la ville de Berlin réussit-elle ? », la capitale allemande a misé sur la collaboration entreprises privées et pouvoirs publics pour aller vers une mobilité connectée et de service dans une application : Jelbi. Où installer les nouvelles stations ? Comment choisir le bon fournisseur de plateforme ? Pour y répondre Berlin, consciente de ne pouvoir tout gérer seule, a choisi de collaborer avec des partenaires, parfois privés. « Il faut faire preuve d’humilité, et travailler avec des acteurs qui connaissent le sujet, des start-ups qui poussent à l’innovation », souligne Damian Bown, à la tête de l’entreprise Trafi, qui développe des plateformes de mobilité, et qui a travaillé avec la ville. L’application de transports en commun et services associés Jelbi est le fruit d’une démarche participative : les pouvoirs publics ont interrogé des utilisateurs de différents quartiers pour identifier les besoins, en termes de mode de déplacement, de lieux, de types d’accès, etc. « Seule la technologie permet de choisir le bon mode de transport pour chaque trajet, et de gérer la multimodalité, a rappelé Damian Bown. La gestion automatisée des transports, les véhicules sans clé, des services sans paiement par code sur un terminal… toutes ces technologies permettent de vivre la mobilité comme un service ». 

2 - Quel rôle jouent les transports en commun dans l'accessibilité et l'inclusion ?

Au cœur de la transition énergétique et du mobiliste, les transports en commun jouent bien évidemment un rôle essentiel. Accessibles, inclusifs, ils sont les garants d’une transition juste. C’était le thème de la conférence : « Sans une transition juste... il n'y aura juste pas de transition ! ». Des villes comme Amsterdam, Manchester ou encore Bogota rendent par exemple ces transports accessibles en réduisant les tarifs, ou encore en les sécurisant pour que les femmes ou les personnes âgées s’y sentent en confiance. Accessibles économiquement pour les usagers, mais accessibles également afin de désenclaver certains quartiers dans des villes aux rues parfois étroites ou escarpées. 

3 - Mobilité partagée et micro-mobilité, au cœur des villes durables

Les avantages de la mobilité partagée ne sont plus à démontrer. En complément des transports en commun, les voitures partagées, les vélos, les scooters électriques sont-ils un moyen pour désengorger les villes, et apporter une alternative durable au fameux dernier kilomètre ? Des pistes se dessinent mais encore faut-il trouver un modèle rentable à cette économie. À la conférence « La mobilité partagée a-t-elle atteint son sommet ? », les acteurs du secteur ont livré leur point de vue : « Les vélos et les scooters doivent être connectés aux transports en commun, mais il faut pour cela construire les infrastructures nécessaires, des stations près des lieux de desserte des transports en commun, par exemple », a souligné Ederm Ovacik, co-fondateur de Donkey Republic, une société de vélos partagés implantée dans plusieurs pays d’Europe. « Outre sa complémentarité avec les réseaux de transports publics, la mobilité partagée doit être fiable, sécurisée, abordable », a précisé Maxime Romain, co-fondateur de Dott, opérateur franco-néerlandais de trottinettes électriques en libre-service. 

4 - Garantir le développement de la mobilité électrique

Dans la perspective de la fin des voitures à moteur thermiques à partir de 2030, il est impératif de développer les infrastructures de recharge électrique. Le marché ne cesse d’évoluer, les batteries et les bornes également. À la conférence « Électromobilité : Défis, solutions et perspectives », Nastia Koro, chercheuse en mobilité, l’a rappelé : « Les utilisateurs sont prêts à utiliser des modes de transport durables mais il faut construire les infrastructures nécessaires et communiquer. Si les consommateurs ne savent pas qu’ils peuvent aller d’un point A à un point B avec une voiture électrique chargée, ils ne la prendront pas. » 

« Pour accélérer la transition, nous devons proposer des offres intégrées, qui comprennent non seulement le financement d’un véhicule, mais aussi l’accès à une borne de recharge et des services liés à l’énergie », a souligné Andrian Cainarean, responsable de la transition énergétique chez Arval. Philippe Jouglard, en charge des projets stratégiques chez BNP Paribas Leasing Solutions, insiste : « Multiplier les infrastructures de recharge est la clé du problème et c’est notre métier en apportant les financements de ces projets. Mais il faut veiller à ce que les consommateurs ne soient pas perdus. Aujourd’hui, ils ne savent pas quel genre de chargeur ils doivent brancher, de quelle puissance ils ont besoin. Nous devons tout simplifier ».  Joachim Reinboth, co-responsable des services automobiles et de mobilité chez BNP Paribas CIB a, lui aussi, plaidé pour une accélération de ces équipements : 

"Nous devons accélérer pour lutter contre le réchauffement climatique, mais pour ce faire, villes, industries et banqueS doivent collaborer".

Autonomy 2023 - Conférence « Électromobilité : Défis, solutions et perspectives »

5 - Entreprises : des flottes de véhicules plus durables

La mobilité évolue également dans les entreprises, qui se dotent de plus en plus de flottes de véhicules durables. Lors de la conférence sur l’électromobilité, Andrian Cainarean, a rappelé qu’Arval, leader de la location longue durée, a pour objectif de proposer jusqu’à 700 000 véhicules électrifiés d’ici 2025, soit 35 % de sa flotte. Outre l’électrification de ces flottes, le partage des mobilités est un autre moyen de réduire le nombre de véhicules nécessaires donc leur empreinte carbone. Charles de la Tour, en charge des alliances stratégiques pour Vulog, plateforme technologique spécialiste de l’auto-partage, en souligne les bénéfices : « Il est possible de réduire de 30 % la taille de votre flotte si vous la partagez, et de diminuer de 20 % son empreinte carbone.»  

6 - Transformer la logistique urbaine avec la livraison du dernier kilomètre 

Comment transformer le dernier kilomètre et rendre les livraisons plus sûres, ou comment faciliter la logistique urbaine tout en réduisant les émissions ? Ces réflexions ont animé la conférence intitulée « La logistique du dernier kilomètre : l'aide des robots ».  Octave Labbé, responsable de projet chez Goggo Network, entreprise spécialisée dans la création de réseaux de mobilité autonome en Europe, a expliqué pourquoi les robots et les flottes de véhicules autonomes peuvent être des solutions : « Les centres villes deviennent progressivement des zones piétonnières. Dès lors, comment maintenir les livraisons ? Vous n’avez pas besoin de quelque chose qui va très vite, vous avez juste besoin d’une flotte bien organisée et qui peut aller partout. Or les robots sont très faciles à piloter, ils sont disponibles dès que vous avez besoin d’eux. C’est très complémentaire des livraisons par vélo. »

À Boston où l’expérience a été mise en place pendant la crise sanitaire, Tony Ho, vice-président de Segway Robotics Spearhead a raconté : « Pendant la pandémie, nous ne trouvions pas de personnes disponibles pour livrer, les robots sont devenus une nécessité. Aujourd’hui, le challenge pour l’industrie est d’arriver à une parité humains-robots, et possiblement de réduire la part humaine. »

7- Développer le véhicule autonome

Pour désengorger les rues des villes, et les décarboner, le transport en commun autonome se déploie, grâce à la maturité de la technologie et une réelle volonté politique. Piotr Kryestzwski, maire de la ville de Gdansk en Pologne, a testé dans sa ville un bus autonome, entièrement sécurisé : un succès, qui sera réitéré dès cet été dans la ville comme dans de nombreux pays en Europe et dans le monde. 

Relever le défi de la mobilité durable

La mobilité se transforme, et avec elle, l’agencement des villes et les usages. Pour relever le défi de la durabilité, reste à définir des modèles économiques viables pour les entreprises comme les pouvoirs publics, et à instaurer une collaboration étroite entre tous les acteurs pour financer cette indispensable transition.

Prochain RDV Mobilité durable, BNP Paribas sera présent lors de l'événement Drive to Zéro, le nouveau rendez-vous des acteurs de la mobilité décarbonnée, qui se tiendra au Grand Palais Ephémère à Paris du 5 au 7 avril prochains.

A cette occasion, Sonia Chebini, Responsable des partenariats énergétiques, Arval France, Eric Mevellec, CEO de DREEV et Philippe Jouglard, Head of Strategic Analysis & Projects, BNP Paribas Leasing Solutions participeront le 5 avril à 16h, à une table ronde sur la thématique : « Accompagner l’essor du véhicule électrique en France avec les bornes de recharge bidirectionnelles V2G (Vehicule-to-grid) : un moyen d'optimiser la gestion de l’énergie en fonction des besoins des consommateurs et du réseau électrique… ».

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