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Le triptyque « Les Baigneuses » peint par Natalia Gontcharova et conservé à la Galerie Tretiakov de Moscou vient de retrouver son éclat après avoir été restauré avec le soutien de la Fondation BNP Paribas et de BNP Paribas Russie

Après avoir soutenu en 2007 la restauration d'une icône religieuse conservée à la Galerie Tretiakov de Moscou, la Fondation BNP Paribas et BNP Paribas Russie se sont une nouvelle fois associés à ce musée en accompagnant la restauration d'un grand triptyque intitulé « Les Baigneuses » (huile sur toile 260 x 199 cm) peint par Natalia Goncharova (1881 Ladizheno – 1962 Paris).

Artiste d'origine russe, Natalia Goncharova, se consacre à l'étude et à la redécouverte des traditions populaires les plus authentiquement russes (icône et presse populaires) et lance en 1908 avec Michel Larionov, son compagnon, le rayonnisme. Figure de l'avant-garde artistique, Goncharova côtoie de jeunes artistes et écrivains, participe à de nombreuses expositions en Europe et développe un style personnel, synthèse de cubisme, de futurisme et d'orphisme. En 1912 elle participe à la seconde exposition du Blaue Reiter à Munich ; en 1913, elle signe le Manifeste rayonniste. C'est pendant cette période que naissent les œuvres les plus originales, synthèse de cubisme, de futurisme et d'orphisme. En 1914, elle quitte la Russie en compagnie de Larionov et s'installe définitivement à Paris. Elle entame une longue collaboration avec Serge de Diaghilev, pour les ballets duquel elle réalise décors et costumes : Le Coq d'or de Rimski-Korsakov (1914), Les Noces d'Aurore (1923) et L'Oiseau de Feu (1926) de Stravinski. Conjointement, elle se consacre aux arts appliqués : papiers peints, tissus, illustrations de livres (Le Tsar Saltane, 1922, d'après le poème de Pouchkine).

C'est en 1922, dans son atelier parisien, que Natalia Goncharova réalise le triptyque « Les Baigneuses ». L'œuvre est exposée la même année au Salon des Indépendants et reçoit un très bon accueil dans la presse française. Dès 1923, la partie centrale du panneau est utilisée pour l'affiche d'un des premiers bals de charité en faveur des émigrés russes, le célèbre « Bal des peintres » qui devient un moment phare de la vie artistique parisienne.
Conservé roulé pendant plusieurs années dans l'atelier parisien de Natalia Goncharova, le triptyque est entré dans les collections de la Galerie Tretiakov en 1988 mais n'a jamais été exposé au public en raison de son mauvais état de conservation. Seule la partie centrale du triptyque a été publiée en 1999 dans le catalogue de l'exposition dédiée à la collection Tomilina présentée à la Galerie Tretiakov.

Le triptyque « Les Baigneuses » souffrait de nombreuses altérations dues au vieillissement naturel de l'œuvre : affaissement de la couche picturale avec pertes de matières, repeints recouvrant la peinture d'origine de l'auteur, déformation rigide de la toile avec craquelures par endroits, jaunissement irrégulier du vernis et encrassement superficiel sur toute la surface de l'œuvre.
Les travaux de restauration conduits dans les ateliers de la Galerie Tretiakov entre août et octobre 2009 se sont traduits par une recherche historique, un constat de l'état de l'œuvre et l'établissement d'un dossier scientifique. Enfin une intervention directe a été réalisée : traitement anti-poussière de la couche picturale, nettoyage des moisissures et décrassage de la surface peinte, réparation des déchirures de la toile, comblement des lacunes, retouches de certaines zones et application d'un vernis protecteur réversible. Les toiles ont été doublées et un châssis a été fabriqué pour accueillir les trois panneaux du triptyque qui ont désormais retrouvé tout leur éclat et la place qui est la leur au sein des collections contemporaines de la Galerie.

Préserver et faire connaître les richesses des musées
Mécène fidèle et reconnu des musées, la Fondation BNP Paribas s'attache à préserver et faire connaître leurs richesses. C'est ainsi qu'elle apporte son soutien à la publication d'ouvrages sur les collections permanentes des musées, et qu'elle contribue à la restauration de leurs chefs-d'œuvre.

BNP Paribas pour l'Art
Restaurer des œuvres abritées dans les musées pour préserver, mettre en valeur et faire découvrir ce patrimoine, tel est l'objet du programme BNP Paribas pour l'Art lancé en 1994.
En quinze ans, ce programme aura permis la restauration de plus de deux cents œuvres conservées dans des musées et monuments, parmi lesquelles le plafond peint par François Lemoyne dans le Salon d'Hercule (Château de Versailles), la collection Gaston Chaissac (musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne), une Vierge à l'Enfant du XVe siècle, Nostre Dame de Grasse (musée des Augustins de Toulouse), My Flower Bed de Yayoi Kusama (musée national d'art moderne de Paris) ou plus récemment Le Martyre de Sainte Agnès (musée des beaux-arts de Rouen) ou encore la collection de pastels du musée d'Orsay.
Attachée à accompagner le développement du groupe BNP Paribas à l'international, la Fondation BNP Paribas ouvre, depuis 2004, de nouveaux chantiers à l'étranger : En Allemagne avec la restauration du triptyque de la Vierge de Macrino d'Alba conservé au Städel Museum, en Australie avec la restauration d'un tableau de Franz Snyders, en Égypte avec la restauration de dix-huit mosaïques antiques retrouvées à Alexandrie, en Grèce avec la restauration de dix fresques du XVe siècle conservées au musée Byzantin et Chrétien d'Athènes, aux Pays-Bas avec la restauration de six peintures murales de Jurriaan Andriesen conservées au Musée Van Loon, à Singapour avec la restauration d'une tapisserie brodée conservée à l'Asian Civilisation Museum, ou encore au Canada avec la restauration en cours d'un tableau de Jean-Baptiste Chardin conservé à la Art Gallery of Ontario.
Ainsi, les efforts conjugués des restaurateurs et des conservateurs, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, concourent à la redécouverte d'œuvres majeures de l'histoire de l'art, parfois méconnues du grand public. La plupart du temps dissimulés des regards en raison des altérations subies au cours du temps, ces trésors sont aujourd'hui restitués au visiteur.

La Galerie Tretiakov de Moscou
Fondée à partir de la collection privée du marchand Pavel Tretiakov, autodidacte qui a rassemblé la plus grande collection de peinture russe de l'époque (1 287 toiles) dont il fit cadeau à la ville de Moscou en 1892, la Galerie Tretiakov réunit aujourd'hui plus de 130 000 œuvres dont une collection d'icônes russes considérée comme l'une des plus belle au monde ainsi que des œuvres qui couvrent l'histoire de la Russie de XIe au XXe siècle. La galerie reçoit plus d'un million et demi de visiteurs par an et participe souvent à des échanges internationaux pour des expositions.