Le rapport intégré : éclairage
Le rapport intégré (RI) est un document informatif de synthèse sur l’activité d’une entreprise, son écosystème et la façon dont la valeur créée se répartit entre ses parties prenantes (clients, actionnaires et investisseurs, collaborateurs, partenaires et fournisseurs, institutions, organismes de la société civile).
Son objectif principal ? Montrer comment la vision stratégique et les modes d’organisation de l’entreprise lui permettent de générer de la valeur, en se basant sur des éléments financiers et extra-financiers. Autrement dit, le RI traduit l’intégration des données sociales, éthiques et environnementales de l’entreprise, au même titre que les données économiques, au sein de son modèle et de sa stratégie dans un objectif de durabilité. Il remplace ainsi souvent le Rapport d’activité et le Rapport de Responsabilité Sociale et Environnementale de l’entreprise, ou, comme pour BNP Paribas, son Rapport d’Activité et de Responsabilité.
En conséquence, un rapport intégré est souvent le fruit d’une étroite collaboration avec différents départements de l’entreprise. Le RI de BNP Paribas est en effet produit avec l’ensemble des métiers et fonctions du Groupe et sa réalisation est pilotée par les équipes Communication, RSE, Finance et Engagement d’entreprise.
Le rapport intégré de BNP Paribas s’articule autour de quatre grands piliers : « Enjeux et écosystème » « Métiers et expertise », « Stratégie et performance », et « Gouvernance ». Il constitue en outre une précieuse source d’informations pour les actionnaires et les investisseurs, mais également pour toute personne intéressée par le positionnement général de l’entreprise : collaborateurs, clients, prospects, journalistes, candidats etc.
Le rapport intégré, une publication qui se généralise
Depuis 2011, de plus en plus d’entreprises à l’international adoptent ce nouveau type de reporting annuel. Rendu obligatoire notamment au Royaume-Uni, sous une forme prenant le nom de strategic report, et en Afrique du Sud, il s’impose de plus en plus en France. Preuve de sa popularité : en 2019, 58 % des sociétés du CAC 40 et 33 % des sociétés du SBF 120 ont publié un rapport intégré, soit une augmentation de 29 % du nombre de rapports publiés en France entre 2018 et 2019 et 220% entre 2017 et 2019.
Ce type de reporting n’est cependant pas obligatoire. Il se base sur les recommandations de l'International Integrated Reporting Council (IIRC), association internationale créée en 2010 qui rassemble entreprises pilotes, investisseurs, promoteurs de normes de reporting et grandes firmes d'audit. L’IIRC propose ainsi un cadre de rédaction mais invite chaque entreprise à se l’approprier et à s’inscrire dans un cadre plus global de prise en compte des enjeux sociétaux et environnementaux et d’integrated thinking.
Le rapport intégré : un outil pertinent pour les analystes et les investisseurs
Si le rapport intégré connait un tel succès, c’est qu’il complète efficacement le panel existant des publications, réglementaires ou non, des entreprises. Il répond en particulier à la demande des investisseurs, dont près de 80 % s’intéressent aujourd’hui aux données extra-financières des entreprises et leur impact social et environnemental à court, moyen et long terme.
Le rapport intégré permet en outre aux actionnaires et aux investisseurs d’avoir une vision globale et prospective de l’entreprise, aussi bien sur le plan financier que sur le plan extra-financier. Il permet à son lecteur de se faire une opinion sur la trajectoire stratégique de l’entreprise : la façon dont elle va utiliser ses ressources pour développer son activité ; sa capacité à construire et à maintenir des avantages concurrentiels et à surmonter les risques liés à son activité et à son environnement.
Le Rapport intégré dans l’écosystème de publications institutionnelles
Les acronymes sont nombreux pour qualifier l’ensemble des documents donnant à voir l’activité et les performances des entreprises. Le Rapport intégré s’inscrit en effet au sein d’un écosystème de publications : rapport financier annuel, publications financières trimestrielles, URD. Pour y voir plus clair, voici une présentation des publications annuelles de BNP Paribas et de leurs finalités :
- Document d’enregistrement universel ou Universal Registration Document (URD) constituant une évolution du Document de référence (DDR). En 2019, BNP Paribas a publié son Document d’enregistrement universel et rapport financier annuel en remplacement de son Document de référence et rapport financier annuel. L’URD, comme son prédécesseur le DDR, partage une information détaillée sur l'activité, la situation financière et les perspectives de l’entreprise. Il a pour vocation d'informer les actionnaires sur la situation financière de la société. Instauré en juillet 2019, ce nouveau type de rapport devient un outil commun aux pays de l’Union européenne, pour une meilleure transparence et lisibilité des informations.
- La Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF). Instaurée en 2017, par la loi Grenelle, la DPEF remplace l’ancien rapport RSE. Elle en élargit le spectre et en renforce les critères d’analyse et de reporting, toujours dans l’objectif de rendre compte des politiques sociales, sociétales et environnementales de l’entreprise et, pour les entreprises cotées, des effets de celles-ci au regard des droits de l’homme, de la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale. La DPEF est obligatoire pour les entreprises cotées ou non cotées de plus de 500 employés et dépassant les 100 millions d’euros de chiffre d’affaire net annuel. Elle est inclus dans l’URD de BNP Paribas.
- Le Code de Conduite fiscale. Ce document, publié annuellement, énonce de façon transparente les principes fiscaux auxquels se soumet BNP Paribas en lien avec ses engagements en matière de responsabilité économique, sociale, civique et environnementale ainsi que le soin porté à la conformité fiscale de ses clients.