Jeudi 19 mai : agir ensemble
Pour agir en temps de crise, l’une des clés pourrait-elle être de repenser les partenariats entre le public et le privé ? C’est ce que suggère l’une des premières conférences, à travers l’exemple de collaboration entre La Croix Rouge française et Axionable, qui met data et intelligence artificielle au service de causes durables et sociales, pour venir efficacement en aide aux 70 000 ukrainiens réfugiés en France. Le responsable des partenariats à l’UNICEF, Luc Chauvin, résume le sujet ainsi : « Les ONG ont besoin de travailler avec des entreprises privées, qui ont des compétences que nous n’avons pas nécessairement ! ».
« L’éducation à la citoyenneté mondiale est l’un des biais les plus puissants pour réorienter nos façons de vivre. »
Stefania Giannini, UNESCO
Le temps presse, une autre conférence démarre ! Il faut arpenter les allées du salon, animées par des entreprises et startups engagées : biodiversité, agriculture et alimentation, mobilité, mode ou santé… cette fois, c’est à un échange sur l’éducation que nous assistons.
Satish Kumar, activiste pacifiste et ancien moine, a fondé le Schumacher college, en Angleterre, pour permettre à ses étudiants d’écouter les plus grands penseurs et militants de l’écologie et de la justice sociale, de méditer et de se reconnecter à la nature. « Notre système éducatif, nos grandes universités et nos écoles ont été pensées aux XIXe et XXe siècles. Mais nous sommes aujourd’hui au XXIe siècle ! Nous avons besoin d’une éducation qui se concentre sur l’art, la nature et l’Homme, et non plus seulement sur l’argent. La nature est notre maitresse. », explique-t-il. Comme lui, la plupart des intervenants de cette conférence pensent que le changement doit se faire par l’éducation.
C’est le cas de Stefania Giannini, sous-Directrice générale de l'UNESCO pour l'éducation. Elle l’a rappelé en ces termes : « Notre vision de l’éducation est humaine, non économique ; elle n’est pas compétitive, elle est transformative. Ce que nous appelons l’éducation à la citoyenneté mondiale est l’un des biais les plus puissants pour réorienter nos façons de vivre, pour sécuriser l’avenir de notre planète. »
Difficile de ne pas rester applaudir, mais la conférence « The race to zero and beyond », réunit sur la grande scène des intervenants qui s’interrogent sur la façon d’aller au-delà des objectifs « net-zéro », pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. Kumi Kitamori, responsable de la croissance verte et des relations globales de l’OCDE, a rappelé la nécessité de collaborer : « Les gouvernements ne peuvent régler le problème seuls. Les entreprises doivent les y aider, il faut repousser les limites de l’innovation ! »
« BNP Paribas a construit une réelle culture d’entreprise autour de la question écologique. »
Antoine Sire,
Directeur de l'engagement d'entreprise, BNP Paribas
Antoine Sire, directeur de l’Engagement d’entreprise de BNP Paribas, partage son expérience : « Nous avons commencé à financer la recherche sur le climat en 2010. Peu d’entreprises ont autant d’objectifs que nous ! Il y a trois ou quatre ans, les gens dans le secteur bancaire nous demandaient pourquoi nous faisions ce choix. BNP Paribas a construit une réelle culture d’entreprise autour de la question écologique. Plus personne ne nous pose la question du pourquoi… Nos clients changent. Particuliers ou entreprises veulent aujourd’hui quelque chose de différent. Nous voulons être ceux qui les aident à le trouver. »
Vendredi 20 mai : justice climatique et innovation sociale
« Notre planète est la seule planète qui abrite la vie dans l’univers. Nous faisons partie d’elle, elle est nous. Que sommes-nous en train de faire ? » C’est avec cette question que Kate Raworth, économiste écologique, célèbre pour sa « Théorie du donut » associant enjeux d’intégrité environnementale et justice sociale, ouvre le deuxième jour du salon. « La marche du progrès n’est pas la croissance effrénée. Le progrès, c’est trouver une prospérité équilibrée. », dit-elle avant de donner l’exemple de villes engagées, comme Amsterdam, qui s’est emparée de la théorie du Donut pour viser une économie totalement circulaire d’ici 2050.
« Des experts savent comment renverser la tendance, comment remettre la planète sur le chemin du bien-être. » Jonathan Jennings, Health in Harmony
Cela ne suffira pas partout. L’archipel polynésien de Tuvalu pourrait disparaitre d’ici 50 à 200 ans, en raison de la montée des eaux. Pour son ministre des Affaires étrangères, Simon Kofe, il s’agit là de « la réalité du changement climatique », dont « on ne mesure peut-être pas l’urgence lorsque l’on vit dans les pays les plus développés ».
Alors, que faire pour contrer la catastrophe écologique en cours ? Dominique Palmer, activiste, répond ainsi : « Mon approche de la justice climatique est de se concentrer sur les principes fondamentaux : chacun a le droit à un environnement sain, l’accès à l’air pur et aux espaces verts. Les plus marginalisés, et les plus touchés, devraient pouvoir prendre part aux décisions et être écoutés. » Pour Jonathan Jennings, fondateur de l’ONG Health in Harmony, « il existe aussi des experts qui savent comment renverser la tendance, qui savent comment remettre la planète sur le chemin du bien-être. »
« Être philanthrope, c’est prendre du temps et des risques. » Isabelle Giordano, Directrice de la Fondation BNP Paribas
Samedi 21 mai : les jeunes au secours de la planète
Pour clore le sommet, zoom sur l’engagement de la jeunesse pour le climat. Davantage tournée vers le grand public, cette dernière journée commence pour nous au Grand Palais Ephémère, avec la conférence « La jeunesse fait bouger les lignes au sein de l’entreprise » à laquelle participaient notamment deux collaboratrices de BNP Paribas. Pauline Blandin, de Principal Investments, le dit ainsi : « mon métier, c’est d’avoir un vrai impact. Pour cela, on regarde l’intentionnalité des entreprises, ce qu’elles apportent concrètement, et la mesurabilité de leur impact. » Pour Célia Deschamps, spécialiste des risques ESG au sein des équipes RSE du Groupe, « on commence à dépasser l’antagonisme entre profit et transition. Les banques implantées mondialement gèrent un portefeuille de clients immense : c’est leur levier. »
« Chaque individu peut avoir un impact sur la planète, chaque jour. » jane goodall
On file vers la conclusion de Jane Goodall : « Chaque individu peut avoir un impact sur la planète, chaque jour. Il nous faut maintenant choisir quel impact nous voulons avoir. » Un message très représentatif de cette édition. Difficile de quitter toutes ces énergies positives en ce samedi soir !
Change Now 2022 en chiffres
investisseurs
recherchés
pays représentés
Ils et elles ont pris la parole
L’éthologue et anthropologue Jane Goodall, le réalisateur de Don’t look up Adam McKay, le directeur de l’Engagement d’entreprise de BNP Paribas Antoine Sire, la PDG d’Orange Christel Heydemann, la Responsable mécénat et Déléguée Générale de la Fondation BNP Paribas Isabelle Giordano, le co-fondateur de Back Market Vianney Vaute, la cheffe indigène Kowawa Apurinã, les économistes de renommée mondiale Kate Raworth et Esther Duflo…